DU FAIL - Les Contes et discours d’Eutrapel

DU FAIL (Noël)
Les Contes et discours d’Eutrapel.
Rennes (Paris), pour Noël Glamet de Quinpercorentin (jean Richer), 1597.
In-8° (166 x 108 mm) de [4] - 223 (numérotation erronée passant de 137 à 141 sans manque) - [1] f., vélin, dos à 5 nerfs muet, tranches dorées (peau moderne).

Cette édition porte comme les précédentes à l’exception de la première de 1585, l’adresse fictive de Noël Glamet à Quinpercorentin. L’ouvrage représente selon la borderie un « cas bibliographique étrange et rare » car son auteur ne se contente plus de se dissimuler derrière un pseudonyme, chose somme toute habituelle, mais se donne carrément pour mort « feu seigneur de la Herissaye » alors qu’il revendique par ailleurs ardemment l’honorariat de sa charge de conseiller au Parlement.

Ces 35 « Contes d’Eutrapel », comme si souvent appelés, sont le recueil des conversations entre trois personnages principaux, Polygame, Eutrapel et Lupolde, pseudonymes respectifs de François du Fail, seigneur de Château Letard, de Nöel du Fail, son frère cadet, et de Colin Briand, son précepteur et souffre-douleur, néanmoins affectionné, qui le suivit durant ses jeunes années. L’auteur met donc à nouveau en scène le trio des Baliverneries (1548) mais l’ouvrage de la maturité a gagné en profondeur. Le dialogue des trois hommes, mêlant réflexion morale et ironie, est le prétexte à une succession de fables et de tableaux descriptifs (fable de la goutte et de l’araignée, description d’une maison de paysans...). Les petites histoires à caractère comique et anecdotique sont d’abord là pour amuser le lecteur en un texte qui se veut avant tout divertissant. Mais derrière cette légèreté, la fantaisie verbale et le pittoresque des évocations, l’œuvre de Noël du Fail, comme celles de tous les grands conteurs humanistes de son époque, est constamment sous-tendue par un ensemble de réflexions morales, politiques et religieuses à la manière d’un Montaigne ou d’un Rabelais.

Noël du Fail, né en 1520 dans la propriété familiale de Château-Létard à Saint-Erblon (à 10 km au sud de Rennes), et mort le 7 juillet 1591 à Rennes, est un juriste, magistrat et écrivain breton, dont l’œuvre, à la fois divertissante et sérieuse, constitue un témoignage intéressant sur la société rurale du XVIe siècle en Bretagne.

Annotations marginales de l’époque au feuillet 46v et 47r ayant subit le couteau du relieur.

Quelques très rares rousseurs et petites taches, infime brûlure marginale sur 4 ff., trou au f. 154 du à l’acidité d’une tache d’encre entraînant la perte de quatre lettres ; Tchemerzine - V, 110.