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DE VIAU - Œuvres

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Odd and extremely rare edition of a famous libertine's collected works

DE VIAU (Théophile)
Œuvres de Sieur Théophile de Viau, divisée en trois parties, revues, corrigées, augmentées, et mises en meilleur ordre que les précédentes impressions
Avignon : I. Bramerea, 1633
In-8° (98 x 146 mm), 80 - 302 - 99 pp. - [1] p. (A9 B-Z8 A-F8 G6), veau, dos lisse orné, encadrement d’un filet à froid sur les plats avec monogramme au centre du plat supérieur, tranches marbrées bleu et rouge (reliure postérieure, XVIIIe siècle)

Longtemps boudé par les critiques classiques, puis redécouvert au XIXe siècle par Théophile Gautier, Théophile de Viau (1590-1626) connut de son vivant, en tant que poète de cour, un succès retentissant. Les nombreuses rééditions de ses œuvres en témoignent. Mais sa poésie, nettement libertine, ne lui valut pas que des admirateurs : il est banni de France dès 1619 car on le soupçonne d’irréligion et d’entretenir des relations homosexuelles. Revenu à la cour, il est de nouveau inquiété en 1622 et condamné à être brûlé vif devant Notre-Dame de Paris. Ce n’est que de justesse qu’il échappe à la mort.

Figure centrale et influente de l’esthétique baroque et libertine, de Viau ne pouvait qu’intriguer Frédéric Lachèvre qui lui consacra plusieurs études. Il se passionna notamment pour le procès qui lui fut fait et, en 1909, en publia les procès-verbaux sous le titre Le libertinage devant le Parlement de Paris : le procès du poète Théophile de Viau. C’est là qu’intervient notre ouvrage.

Nous sommes en 1910 ; Frédéric Lachèvre acquiert, chez Sadeler à Bruxelles, cet exemplaire qu’il « croit unique » (une note manuscrite autographe au verso de la première garde commémore l’événement). S’il finit par en dénicher un autre exemplaire à la bibliothèque de Carpentras, Lachèvre continuera de le décrire comme « rarissime sans abuser de ce mot ». Les fonds publics ne compteraient que 6 exemplaires dont 5 situés en France : Aix, Avignon, Carpentras, Grenoble, Versailles et Munich. En 1911, il lui consacre un ouvrage.

La présente édition a de quoi fasciner : les pièces et poèmes de Théophile y ont fait l’objet d’une véritable épuration par le Chanoine d’Avignon, Esprit Aubert. Ce dernier aurait consacré plusieurs années de sa vie à réunir puis à « purifier» les œuvres du libertin. L’entreprise, extrêmement ambitieuse, n’en est pas moins grotesque, et le travail de Théophile en ressort comiquement mutilé : Esprit Aubert expurge les mots à double-sens libertin et élimine du texte toute référence jugée irrévérencieuse à la religion ; à grands renforts de coupes et ajouts, il transforme les sonnets priapiques en poèmes pieux et consacre aux saintes des poèmes érotiques dûment censurés ; des sous titres de son invention tentent tant bien que mal d’orienter la lecture vers une interprétation édifiante ; Esprit Aubert va jusqu’à supprimer le Traité de l’immortalité de l’âme de Théophile et à le remplacer par ses propres réflexions sur le sujet. La démarche, pourtant, demeure comme incomplète, et le Chanoine semble parfois céder à son amour du poète. Ainsi, certains vers pourtant cités au procès de Théophile ont échappé aux coupes. De la même façon, des passages du Traité de l’immortalité de l’âme, récupérés, reparaissent dans d’autres poèmes. Lachèvre ne manque pas de soulever ces contradictions et suppose que l’on aurait là « une nouvelle contribution à l’état d’esprit des adversaires du libertinage qui, au lendemain de la mort du poète, admiraient son talent tout en condamnant ses idées » (p. 13).

Provenance : « F. Lachèvre » avec son beau supralibris au centre du plat supérieur et son superbe ex-libris gravé contrecollée au  contreplat supérieur. Bibliographe français, historien du XVIIesiècle et spécialiste du libertinage.

Petit manque en tête de mors, petit manque infime à la coiffe de queue, coins frottés, marge en queue courte au titre, mouillures angulaires en gouttière ; Une seconde révision des œuvres du poète Théophile de Viau (corrigées, diminuées et augmentées) publiée en 1633 par Esprit Aubert, Chanoine d’Avignon (1911), Frédéric Lachèvre

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