ANONYME - Réflections d’un curé au sujet de l’exposition des principes sur la constitution du clergé par les évêques députés de l’assemblée nationale
The unpublished writings of a clergyman on the topic of the reforms of 1790
ANONYME
Réflections d’un curé au sujet de l’exposition des principes sur la constitution du clergé par les évêques députés de l’assemblée nationale
s. l., s. d. (1791)
In-4° (293 x 234 mm), 80 pp. manuscrites à l’encre noire, couverture d’attente avec ruban vert (travail de l'époque)
Au lendemain de l’adoption de la Constitution civile du clergé par les évêques députés de l’Assemblée nationale constituante, une ligue d’opposition se forma. Craignant son influence, Voidel proposa de rendre le serment obligatoire pour les prêtres et évêques. La moitié des curés refusèrent, clivant un schisme entre « jureurs » et « réfractaires » .
Dans ce commentaire de l'Exposition des principes sur la constitution du clergé, par les évêques députés à l'Assemblée nationale, mise au propre inédite rédigée d’une main très lisible, un curé « jureur » expose les raisons qui l’ont décidé à prêter serment. Les inclinaisons richéristes de l’auteur, alors répandues dans le bas-clergé de l’époque, s’alignent en effet avec les valeurs du Comité ecclésiastique.
Les « réfractaires », explique-t-il, insinuent que les décrets du 12 juillet 1790 réforment la religion catholique dans son dogme et sa morale. Lui estime au contraire que la Constitution civile du clergé ne met pas son culte en danger dès lors qu’elle n’interdit l’enseignement d’aucun de ses dogmes, d’aucun de ses principes ni d’aucune des maximes de l’Évangile. Il va même jusqu’à supposer que cette réorganisation porte avec elle la promesse d’un retour « à la véritable discipline de l’église » (p. 79).
Ainsi l’auteur avance, par exemple, qu’il n’appartient pas qu’aux évêques d’instituer les curés, mais que ce pouvoir est le résultat d’une usurpation datée d’un temps « où le peuple abruti par l’ignorance, la superstition et l’oppression méconnut tous ses droits tant religieux que politiques » (pp. 21-22). Il se réjouit également de ne plus dépendre de la juridiction interne de l’Église, dont il dénonce les injustices : « Tel étoit le sort des ouvriers évangéliques vraiment utiles, et qui remplissaient leur vocation, tandis que les gros bénéficiers... » (p. 31) De la même manière, il met en exergue les « abus » des chapîtres comme des ordres religieux, trop nombreux, et coupables de n’avoir pas « entièrement oublié le monde auquel ils avoient renoncé » (p. 67). Il accuse notamment les moines d’avoir semé dans l’église des « troubles funestes » (p. 68), les désignant comme responsables des croisades, héritiers de l’inquisition et vampires des classes les plus pauvres auprès lesquels ils gagnent leur pain de mendiants volontaires.
Manques de papier à la couverture, petite déchirure habilement restaurée au coin supérieur des feuillets 1 et 3.
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