[CRILLON] - Les soirées de Londres
An unpublished anti-philosophical unicum?
[CRILLON (Louis Athanase Des Balbes de Berton de Crillon, dit l’abbé de) (?)]
Les soirées de Londres, par l’auteur des Mémoires philosophiques du Baron de ***, Grand Chambelland de l’Impératrice-Reine ; pour servir de suite auxdits Mémoires
Londres : s. n., 1788
In-8° (150 x 212 mm), 95 pp., maroquin lie-de-vin, plats de papier-bois, pièce de titre sur le plat supérieur du même maroquin avec encadrement d’un filet doré, non rogné en gouttière et en queue (reliure moderne signée HÉLÈNE LESUEUR)
Les Mémoires philosophiques, en effet, mettent en scène un narrateur naïf, admiratif des philosophes. Seul le lecteur, à travers le dialogue, décèle leur hypocrisie : esclaves de leur dogme, ils en viennent à oublier jusqu’aux méthodes de la philosophie. Dans une seconde partie de l’ouvrage, le narrateur, désabusé, remet en question l’ontologie matérialiste. Il rencontre alors un vieillard qui l’éclaire sur la véritable nature du monde.
Les soirées de Londres reprend ce-même motif sous une forme condensée : le narrateur y reproduit des conversations entendues au cours de soirées réunissant des intellectuels de toute l’Europe. Mais la parole appartient surtout à un mystérieux docteur espagnol qui, avec une virtuosité qui laisse l’assemblée abasourdie, retourne contre eux les arguments des matérialistes.
L’auteur du présente ouvrage, anonyme, s’attribue sur la page de titre les Mémoires philosophiques du Baron de *** (elles-mêmes signées de la main de l’abbé de Crillon et publiées pour la première fois en 1777), et présente Les soirées de Londres comme la suite de ces Mémoires philosophiques. Malgré nos recherches, nous n’avons pu trouver trace d’aucun autre exemplaire de l’ouvrage dans les fonds catalogués disponibles en ligne des bibliothèques publiques mondiales, ni même la moindre référence audit ouvrage dans quelque écrit que ce soit. On ne saurait donc déterminer s’il s’agit d’une œuvre restée inconnue de l’abbé de Crillon ou bien de celle d’un imitateur. Le propos tenu dans Les soirées de Londres, cependant, s’inscrit dans le combat contre les philosophes matérialistes que menait l’auteur des Mémoires philosophiques. Le style, quant à lui, ne nous semble pas s’écarter de celui de ce dernier.
Page de titre émargée en partie et remontée.
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