BALZAC / Hémard - D’ung paouvre qui avoyt nom le vieulx-par-chemins
« Il estoyt comme ung vray iouvencel, poulsé par des dezirs trez impérieux » (He was as a young lad, lead by very imperious desires)
BALZAC (Honoré de) / Hémard (Joseph, ill.)
D’ung paouvre qui avoyt nom le vieulx-par-chemins
Paris : Georges Crès & cie, 1914
In-8° (254 x 163 mm), [2] ff. bl. - [1] pl. - 51 pp. - [1] f. - [1] f. bl. - [52] pl. - [3] ff. bl., maroquin brun, dos à deux faux-nerfs plats orné, décors à la plaque estampé au noir sur les plats avec au plat inférieur, un décor central et au plat supérieur, un grand décor à la plaque mosaïqué de maroquins chair, citron, brun, bleu, vert, rose, blanc et orange, charnières cuir, encadrement intérieur d’un double filet à froid avec fleurons en écoinçons, contregardes et gardes de papier marbré cuivré et argenté, gardes de papier à motif d’ammonites, tête dorée, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée RENÉ KIEFFER au contreplat supérieur)
Exemplaire sur Japon, non numéroté, portant à la justification la mention autographe « Réservé / pour ma bibliothèque / René Kieffer ». Il est agrémenté d’une aquarelle originale inédite avec envoi autographe signé « amicalement / à René Kieffer / J. Hémard » et d’une suite en noir de toutes les pages (texte et vignettes), à l’instar des 10 exemplaires du tirage de tête. Suivent 40 exemplaires sur Japon avec une suite en noir et 500 exemplaires sur vélin de cuve, pour un tirage total de 550 exemplaires numérotés..
Il est truffé d’une carte postale autographe signée de Joseph Hémard à René Kieffer : « Voulez-vous m’envoyer les dimensions d’un dessin d’une page clichée du vieux parchemin ? [...] »
L’ouvrage est habillé d’une reliure illustrative présentant deux décors à la plaque vraisemblablement dessinés par Hémard. Au plat inférieur, un oiseau chantant. Au plat supérieur, un encadrement végétal au noir avec personnages mosaïquées : le vieulx-par-chemins fait la cour à une belle. Malgré nos recherches, nous n’avons trouvé aucun autre exemplaire relié de la sorte.
Cette édition de l’un des Contes drôlatiques de Balzac, illustrée et entièrement calligraphiée par Joseph Hémard, parait chez Crès sous la direction de René Kieffer, qui souscrit le tirage sur Japon. Kieffer publiera par la suite sous son nom plusieurs de ces éditions dites « enluminées » (pages comprenant le texte calligraphié et l’illustration reproduites photomécaniquement) des Contes drôlatiques : Le péché véniel (1922), Les trois clercs de Saint Nicholas (1926), L’héritier du diable (1926), et enfin Le dangier d’estre trop cocquebin (1928). Si la formule semble avoir plu au public, d’autre la jugèrent quelque peu lassante. Un critique des Arts et Métiers Graphiques ironisait ainsi : « Que feront les « enlumineurs » quand ils auront enluminé tous les Contes drôlatiques ? » (N°12, 1929, p. 748)
Joseph Hémard (1880-1961) débute comme décorateur de papier peint, puis contribue à plusieurs journaux humoristiques (Les Hommes du Jour, Le Rire, l’Assiette au Beurre, etc.). En 1912 paraît aux éditions du Sourire Trente tableaux d’Histoire de France, dont il signe à la fois le texte et l’illustration : échec critique retentissant. Kieffer fait cependant appel à lui pour Le Vieulx-par-chemins. Le succès est cette fois au rendez-vous, marquant le début d’une fructueuse collaboration : Hémard illustrera pour les éditions Kieffer 9 ouvrages qui compteront parmi leurs plus grands succès commerciaux. Nombre des illustrateurs dits « humoristiques » auxquels Kieffer fera appel choisiront d’ailleurs de s’inspirer du style de Hémard.
Monod 810
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