GROPPER / WIED - Concilium provinciale coloniense
A mysterious "guardian angels" binding from the mid-16th century
GROPPER (Johann, cardinal) / WIED (Hermann von, archevêque)
Concilium provinciale coloniense. Anno M.D. XXXVI. celebratum. Cui, haec sunt addita. Formula ad quam visitatio intra dioecesim Coloniensem exigitur. Reformatio cleri ad correctionem vitae & morum. Statuta synodalia D. Valentini episcopi Hildesemensis. Formula vivendi canonicorum, vicariorum, & aliorum presbyterorum secularium [SUIVI DE] Enchiridion christianae institutionis in Concilio prouinciali Coloniensi editum : opus omnibus uerae pietatis cultoribus longe utilissimum. In quo haec continentur: Exposito Simboli apostolici. Assertio & doctrina de .7. Ecclesiae sacramentis. De ratione ac modo orandi Deum, cum expositione orationis Dominicae. De natura, distinctione, vi, ac usu legis, cum subiuncta explicatione Decalogi.
Venetiis : Arrivabenum, 1544 -1543.
In-8° (166 x 117 mm) de [8] ff. - 76 - [23] ff. (sur 24 manque *1, titre de l’Enchiridion christianae institutionis) + [4] - 64 - 462 ff., basane brune, dos muet à 3 nerfs orné à froid, encadrement d’un quadruple filet à froid sur les plats avec plaques à froid au centre, traces de liens sur les plats, tranches naturelles (reliure parisienne (?) de l’époque).
Cinquième ou sixième (?) édition italienne (Vérone et Venise 1541, 1543, Venise 1544) des déclarations du Synode provincial de Cologne de 1536 sous la direction de l’archevêque Hermann von Wied, éditées par Johannes Gropper et publiées pour la première fois en 1538 à Cologne tel qu’ici avec son manuel dogmatique « Enchiridion christianae institutiones ». Ils furent tous deux adeptes d’Erasme dont la pensée les influencera fortement. On notera la présence d’un beau bois signé « ◆Z◆A◆ » à pleine page représentant la crucifixion au début de l’Enchiridion. Nous n’avons pu en localiser que 3 autres exemplaires.
La plaque supérieure présente une scène des plus singulières dont l’interprétation est difficile. En haut à gauche, un ange tient un livre ouvert devant un second ange. Ce dernier, main gauche levée (en signe de bénédiction ? de prophétie ?), s’adresse à l’Enfant Jésus assis à ses pieds, les bras croisés, les yeux rivés vers lui. La plaque inférieure met en scène un saint évêque trônant et bénissant. Il bénit de la main droite et tient une crosse dans la gauche.
Ces deux plaques sont d’un format important pour l’époque (env. 158 x 100 mm), les plaques habituelles ont majoritairement des hauteurs comprises entre 100 et 140 mm. Elles ne recouvraient donc entièrement que rarement les plats des volumes et on y joignait ainsi souvent des plaques de bordures, un décor aux fers ou à la roulette. On connaît cependant une série de plaques d’une taille supérieure de l’ordre de 250 mm ayant servi à décorer non des ouvrages mais des registres. Mais, or la taille, c’est aussi la qualité et la technique du dessin qui frappe, notamment quant à la plaque supérieure. On est ici loin du style plus « pataud » résultant d’une gravure plus en creux ou de celui anguleux et archaïque rappelant la gravure sur bois. Mais plus proche de la gravure au trait, d’un décor aux filets qui donne une franche légèreté au dessin.
Malgré nos recherches nous n’avons pu trouver d’autres ouvrages portant l’une ou l’autre de ces deux plaques, ni même d’autres plaques de l'époque présentant une technique et une qualité similaires ou même approchantes.
Le décor à la plaque fut utilisé dès le XIIIe siècle par les relieurs flamands mais n’arriva véritablement en France et en Italie que vers le début du dernier quart du XVe siècle pour être intensément utilisé jusque dans les années 1540. On le rencontre en Angleterre et en Allemagne où son utilisation demeura bien plus tardive.
PROVENANCE :
- Ex-libris manuscrit effacé au titre. XVIe-XVIIe siècle. Non identifié.
- « Medor de Cassonis [...] ? », ex-libris manuscrit en garde et au titre. XVIe-XVIIe siècle. Non identifié.
- « BIBLIOTH. S. CAROLI BORROM. SEMIN. PHILAD. », tampon humide au titre et cotes. XIXe siècle.
Manques au dos et aux coins, coupes frottées, absence du feuillet *1 de l’Enchiridion, galerie marginale en fin de volume entraînant la perte de quelques lettres ou parties de lettres dans les manchettes.
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