HÉMARD - Code civil, livre premier, des personnes

HÉMARD (Joseph, ill.)
Code civil, livre premier, des personnes
Paris : René Kieffer relieur-éditeur, 1925
In-8° (202 x 150 mm), [3] ff. bl. - [1] pl. - [3] ff. - 126 pp. - [2] ff. - [1] f. bl. - |65] pl. - [2] ff. bl., maroquin bleu nuit, dos à quatre faux-nerfs plats orné mosaïqué, décor doré à la plaque mosaïqué de maroquins crème, citron, olive et rouge sur les plats, charnières cuir, encadrement intérieur d’un filet perlé avec fleurons en écoinçons, tête dorée, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée RENÉ KIEFFER au contreplat supérieur et avec son étiquette estampée dorée sur la première garde blanche)

Exemplaire sur Japon, non numéroté, portant à la justification la mention autographe « Réservé pour ma bibliothèque personnelle / René Kieffer ». Il est agrémenté d’une aquarelle originale et d’une suite en noir, à l’instar des 50 exemplaires de tête. Suivent 50 exemplaires sur vergé de cuve avec une suite et un dessin original, et enfin 800 sur vergé de cuve, pour un tirage total de 900 exemplaires numérotés.
Il est en outre truffé d’une carte orange estampée d’un fer d’après un dessin de l’illustrateur Joseph hémard et de 3 lettres autographes signées du même à René Kieffer dont une sur  carte postale qu’il signe, blageur, d’un « chalet « qu’y faire »», référence au nom de famille de l’éditeur. Dans une deuxième datée du 30 septembre 1924, provenant des « Grands entrepôts d’Eure-et-Loire, Denrées de toutes provenances. Joseph Hémard, directeur », il écrit qu’après avoir « expédié votre commande de patates. Aujourd’hui, nous avons le plaisir de vous annoncer que nous tenons à votre disposition le lot de dessins » et dans celle de 1927, il annonce rembourser un dette mais « croyez bien que sans la crainte de l’huisser vous n’en auriez jamais vu un rond. Mais notre société est si mal faite !!.... ».

L’ouvrage est revêtu d’une reliure éditeur arborant sur les plats un quadrillage doré de 3 x 5 carreaux alternant balances et miroirs (de justice) mosaïqués de maroquins crème, citron et olive, le tout encadré par un filet perlé doré et de perles mosaïqués de maroquin rouge.

Il est illustré de 64 vignettes coloriées au pochoir, avec le numéro d’article auxquelles elles se rapportent. Hémard crée des illustrations humoristiques « d’une bouffonnerie guindée, d’une bouffonnerie légale, [qui] sont admirables de justesse, de mesure » (Sanjuan p. 731)

Cette édition s’inscrit dans une collection de textes fondamentaux, tournés en dérision par l’illustration. Elle comprend aussi le Formulaire magistral et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Ces textes adoptent une présentation de manuel, d’ouvrage pratique de petite dimension, à glisser dans la poche. Il ne s’agit ici que de la première partie du Code civil, des personnes, qui permet des développements misogynes. Le justificatif de tirage précise bien à quel public ce livre s’adresse, aux « magistrats, avocats, hommes mariés ou bibliophiles, [qui] ont besoin de connaître la loi mais en craignent l’aridité. »

Joseph Hémard (Mureaux : 1880 - Paris : 1961) débute comme décorateur de papier peint, puis contribue à plusieurs journaux humoristiques (Les Hommes du Jour, Le Rire, l’Assiette au Beurre, etc.). En 1912 paraît aux éditions du Sourire Trente tableaux d’Histoire de France, dont il signe à la fois le texte et l’illustration : échec critique retentissant. Kieffer fait cependant appel à lui pour l’édition D’ung paouvre qui avait nom le Vieulx par chemins qu’il dirige chez Crès (1914). Le succès est cette fois au rendez-vous, marquant le début d’une fructueuse collaboration : Hémard illustre pour les éditions Kieffer 9 ouvrages qui comptent parmi leurs plus grands succès commerciaux. Nombre des illustrateurs dits « humoristiques » auxquels Kieffer fait appel choisissent d’ailleurs de s’inspirer du style de Hémard.

Sanjuan 57 ; Monod 2946