ANONYME - Discours du frère Noël
Visions of a famous convulsionary
ANONYME
Discours du frère Noël
s. l. n. d.
In-8° (212 x 165 mm), manuscrits d’une seule main à l’encre brune, 176 pp. – [5] ff. – 424 pp. numérotées de 176 à 600 – [1] f. (soit 617 pp. dont 51 pp. bl.), veau marbré, dos lisse orné portant une pièce de tomaison « tome 4 » et une pièce de titre portant la mention « B. Chris Speuhe », roulette sur les coupes, tranches rouges (reliure de l’époque)
Manuscrit inédit, rédigé d’une main très lisible. Il en existe quelques autres copies (BNF, Port-Royal) L’auteur de ce manuscrit a reproduit les discours du frère Noël, célèbre figure du mouvement convulsionnaire, entre avril et octobre 1734. Les discours, en outre, sont accompagnées de « didascalies » qui rendent compte des faits somatiques accompagnant la vision : convulsions du frère Noël, mais aussi gestes portés sur le « malade » venu chercher une guérison miraculeuse, et qui est toujours curieusement absent des discours.
S’il est vrai que nombre des convulsionnaires étaient issus des classes populaires, frère Noël, comte de la Bédoyère et fils cadet du procureur général du parlement de Bretagne, compte parmi les exceptions. Ses visions attestent du caractère parfois apocalyptique du mouvement convulsionnaire, d’après lequel, depuis la promulgation de la Bulle papale, le monde serait plongé dans les ténèbres :
Ah ! Qu’elle est profonde cette nuit ! Ah ! M.D qu’elles sont épaisses les ténèbres ! eh ou irai-je M.D. dans cette obscurité qui me cache la voie ou je dois marcher, et les pièges qui me sont tendus de toutes parts ? Ah ! qui fera lever un soleil qui m’éclaire, et qui m’ouvrira les yeux pour voir sa lumière, et me conduira à sa clarté ? oh ! quand pourrai-je dire que la nuit est passée, et que le jour est venu ? hélas ! M. D. c’est en vain que je me leve durant ces tenebres qui couvrent la face de la terre […] (p. 177)
Provenance :
- « Ameline de Quincy, conseiller correcteur en la chambre des comptes » : avec son ex-libris, vignette contrecollée à la première garde colorée
- La mention « B. Chris Speuhe » pourrait être une provenance non-identifiée. La tomaison suggère que l’ouvrage était inclus dans une collection dont on ignore la nature.
Pâle mouillure angulaire, mords fendus, coins frottés
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