ANONYME / GUYON - Extraits des réflexions et explications de l’apocalypse par Madle G. où y’ly a bien de belles choses, mais aussi une spiritualité absurde et qui vi

ANONYME / GUYON (Jeanne-Marie Bouvier de La Motte, dite Mlle)
Extraits des réflexions et explications de l’apocalypse par Madle G. où y’ly a bien de belles choses, mais aussi une spiritualité absurde et qui vise au quiétisme
S. l. n. d. (vers 1740)
In-12° (172 x 115 mm), 218 pp. manuscrites à l’encre brune, papier au filigrane au cornet (Gaudriault, pl. 53 n. 401, vers 1740), veau moucheté, dos lisse orné, encadrement d’un filet à froid sur les plats, roulette sur les coupes, tranches mouchetées de rouge (reliure de l’époque)

Copie manuscrite, rédigée d’une main très lisible, de nombreux extraits des Explications sur l’Apocalypse de Jeanne-Marie Bouvier de la Motte, dite Madame Guyon.

Mystique à l’origine de la doctrine du « pur amour », proche du quiétisme, Madame Guyon prônait un amour de Dieu qui ne soit pas motivé par la promesse du salut. Soutenue par Fénelon, qui la défendit contre les attaques de Bossuet, Madame Guyon fut condamnée à l’issue des conférences d’Issy, et emprisonnée.

Auteur extrêmement prolifique, Madame Guyon signa notamment les quelques 8000 pages d’un monumental commentaire biblique, rédigé en quelques mois autour de 1684. Celui-ci parut pour la première fois à Amsterdam entre 1713 et 1715 sous le titre La Sainte Bible ou le vieux et le nouveau Testament, avec des explications et des réflexions qui regardent la vie intérieure (Pierre Poiret).

Comme le souligne Jacques Le Brun dans « Madame Guyon et la Bible », « son acte d’écrire l’Écriture et d’écrire sur l’Écriture est à l’origine de toute son oeuvre » (p. 63) Lecture mystique davantage que critique, les Explications de Madame Guyon constituent « une écriture quasi-automatique, pendant la nuit, accompagnée de fièvre et de miracles » (p. 65) Le commentaire sur L’Apocalypse, point culminant des Explications où se condense tout le millénarisme de Madame Guyon, aurait selon Jacques Le Brun été rédigé en premier (« Conférence », p. 445)

Au lendemain de la condamnation du quiétisme, l’auteur, tout en s’engageant dans une démarche de copie, ne manque pas de condamner la «  spiritualité absurde » de Madame Guyon.

Titre refrappé au dos de la reliure, petit manque à la coiffe supérieure, un coin frotté, épidermures. Moisissures anciennes désactivées sur quelques feuillets en fin d’ouvrage. Quelques rares ratures ; Le Brun, Jacques. « Madame Guyon et la Bible ».  Madame Guyon. Grenoble : Jérome Millon. 1997 ; Le Brun, Jacques. « Conférence de M. Jacques Le Brun ». École pratique des hautes études, Section des sciences religieuses. Tome 105, 1996-1997. 1996. pp. 443-446.