MULTON - Croiseur « Jeanne d’Arc », campagne 1933-1934, Journal de campagne

MULTON (Max Albert)
Croiseur « Jeanne d’Arc », campagne 1933-1934, Journal de campagne
En mer, 1933-1934
Cahier in-f° (311 x 212 mm) de 199 pp. dont 60 pp. bl., toile noire, dos lisse muet, étiquette sur le plat supérieur (travail de l’époque).

Journal tenu par Max Multon à bord du croiseur « Jeanne d’Arc ». Navire dédié à la formation des élèves-officiers de Marine en temps de paix, la « Jeanne d’Arc  », deuxième du nom, effectuera 27 croisières autour du monde entre 1931 et 1964.

Entre le 11 octobre 1933 et la mi-juillet 1934, l’équipage de la « Jeanne d’Arc » fera escale en Tunisie, en Égypte, à Djibouti, au Kenya, à Madagascar, à l’Île Maurice, à la Réunion, en Afrique du sud, en Argentine, en Uruguay, au Brésil, dans les Antilles, au Mexique, en Louisiane, à Cuba, à New York et au Canada.

L’auteur s’enthousiasme de la qualité de la vie à bord de la « Jeanne d’Arc » :  « De toute notre existence c’est probablement la plus belle année que nous allons vivre. Nous sommes fêtés partout, bien payés, on n’exige de nous que très peu de travail, on ne se préoccupe que de faire de nous des officiers cultivés et distingués. » (lettre du 10/10/1933) Les élèves partagent en effet leur temps entre les exercices de tir et d’aviation, les repas, danses et autres « cocktail-parties », les visites touristiques et la découverte des mœurs locales. Dans un style que son professeur, dans un feuillet d’appréciation, qualifie d’ « alerte », Max Multon dépeint des personnages cocasses comme le « colon marécageux » de Nossi-bé (p.45) et ses impressions forment un intrigant instantané de l’histoire locale. Il évoque ainsi l’Île de Tristan da cunha au lendemain de sa seconde période d’isolation totale ou encore décrit dans des termes étonnamment légers la situation de La Havane : « Nous sommes à Cuba, ne l’oublions pas. Tous les gens appartiennent à des sociétés secrètes et le proclament bien haut ! Au cours de la soirée, je fais la connaissance d’une fille qui me paraît avoir souffert des ardeurs du soleil. Elle veut couper le cou à Batista » (pp. 118-119).

Le manuscrit est illustré de 2 cartes, 14 dessins originaux, 24 petits tirages argentiques et 4 photographies découpées. On joint également 37 ff. manuscrits de lettres envoyées par Max Multon à sa famille au cours de son voyage ainsi que 4 photographies.

Max Albert Multon (1911 - 1972), ingénieur mécanicien, servit sur l’ « Adroit», le « Suffren », le « Kersaint », le « Pluton », le « Vauban » le « La Motte-Picquet », le « Trombe », le « Foudroyant », l’ex-« Fleuret », le « Somali », le « Malin » et le « Guichen ».  Officier de la Légion d’honneur, titulaire des Croix de guerre et de la Valeur Militaire, il prit le commandement le l’atelier militaire de la Flotte en 1962.

Frottements sur les plats, les coins, dos et les coupes, plus présents sur les coupes de queue. Quelques photos manquantes ayant laissé des trous sans atteinte au texte ; pp. 79-80 arrachées. Il ne semble pas manquer de contenu. Tache sur une photo.