Recueil factice - Mélanges de Médecine
Medicine in Montpellier and Louisiana
[Recueil factice]
Mélanges de Médecine
1807-1818
In-8° (211 x 133 mm), 139 pp. + [2] ff. -106 pp. + [2] ff. - 137 pp. + 54 pp. - [1] f. prospectus + 22 pp. - [1] f. bl .+ [62] pp. + [1] f. de table manuscrit, demi-basane brune, dos lisse orné de filets (reliure légèrement postérieure, vers 1830).
Recueil factice de 6 pièces de médecine du début du XIXe siècle comprenant 2 rares publications sur la médecine française en Louisiane ainsi que plusieurs textes portant l’influence de l’École de Montpellier.
Un feuillet de table manuscrit in-fine.
Comprend :
1) POMME (Pierre)
Mémoires et observations cliniques sur l’abus du quinquina
Arles : Gaspard Mesnier, 1807
139 pp.
4e édition, corrigée et augmentée, de cet anathème contre l’utilisation abusive de la quinine pour le traitement des fièvres, paru pour la première fois en 1803. Pierre Pomme s’appuie sur 18 études de cas, et, d’un caractère combatif, enrichit cette édition de réponses à (et invectives contre) ses détracteurs.
Mieux connu comme spécialiste des maladies nerveuse (il est l’auteur du Traité des affections vaporeuses des deux sexes), Pierre Pomme (1728-1814), médecin formé à Montpellier et exerçant à Paris puis à Arles, s’attira autant une clientèle mondaine que la colère de nombre de ses collègues. S’impliquant dans la « querelle des vapeurs », Voltaire prit le parti de Pomme : dans son Dictionnaire philosophique, il le compare en effet à un « grand exorciste » : « Ce n’est pas ainsi que nous guérissons aujourd’hui les démoniaques. Nous les saignons, nous les baignons, nous les purgeons doucement, nous leur donnons des émollients : voilà comme M. Pomme les traite ; et il a opéré plus de cures que les prêtres d’Isis et de Diane, ou autres, n’ont jamais fait de miracles. »
2) CABANIS (Pierre Jean Georges)
Observations sur les affections catarrhales en général et plus particulièrement sur celles connues sous les noms de rhumes de cerveau et de rhumes de poitrine
Paris : Crapart, Caille et Ravier, 1807
[2] ff. -106 pp.
Édition originale de ce traité sur les affections catarrhales, ordre de maladies de la classe des « flux » sous lequel l’auteur réunit fièvres, rhumatismes, dysenteries, angines, pleurésies, pneumonies... Cabanis s’attache dans un premier temps à réfuter la thèse selon laquelle les épidémies d’affections catarrhales seraient un phénomène récent, puis s’oppose à la théorie dominante qui identifie comme leur cause le froid et l’humidité de l’air. Il suggère ensuite un traitement à base de toniques, puis conclut par quelques réflexions sur la contagion.
Médecin-philosophe, Pierre Jean Georges Cabanis (1757-1808), élève disciple de Dubreuil (de la Faculté de Montpellier) compta parmi les « invités perpétuels » du cercle d’Auteuil et parmi les membres de la loge maçonnique des Neuf Soeurs. Défenseur du devoir patriotique et social des médecins à une époque où cette science est l’objet de méfiance et d’attaques, Cabanis s’intéressa, au lendemain de la Révolution, à la réforme des hôpitaux et à l’enseignement de la médecine.
3) GALES (Jean-Chrysanthe)
Mémoire et rapports sur les fumigations sulfureuses appliquées au traitement des affections cutanées et de plusieurs autres maladies
Paris : De l’imprimerie royale, 1816
[2] ff. - 137 pp
Édition originale de ce traité promouvant la cure par « fumigation sulfureuse » proposée par le pharmacien Jean-Chrysanthe Galès.
Elle est illustrée de 8 planches dépliantes en couleurs, gravées par Dandeleux, documentant les effets du traitement sur les patients. Il semble exister plusieurs états de l’ouvrage : avec ou sans le faux titre (absent ici), avec ou sans la dédicace à Richelieu (présente ici), avec les planches en noir (8 ou 11), avec ou sans une brochure de 4 pp. détaillant le fonctionnement de l’appareil fumigatoire (absente ici).
Pharmacien de l’Hôpital Saint-Louis, Jean-Chrysanthe Galès, âgé de 19 ans, répand une onde de choc dans la communauté médicale lorsqu’il annonce, le 26 mai 1812, avoir découvert le sarcopte, acarien responsable de la gale. Devant public, il extrait à plusieurs reprises l’arachnide de vésicules et pustules : c’est une révolution. Le pharmacien développe bientôt une technique de traitement par fumigation de sulfure qu’il expérimente sur quelque 300 patients de l’Hôpital Saint-Louis, victimes surtout de maladies de peau. Aucun des collègues de Galès, cependant, ne parvient à reproduire l’expérience de l’extraction de l’acarien. Bientôt, la supercherie est dévoilée : ce sont des mites du fromage que Galès présente au microscope ! Le pharmacien demeure sourd aux accusations d’escroquerie, et, profitant de sa notoriété, quitte l’hôpital en 1815 pour fonder sa maison de bains fumigatoires. Le sarcopte ne sera véritablement extrait pour la première fois qu’en 1834.
4) FOUQUET (Henri)
Essai sur les vésicatoires
Montpellier : Auguste Seguin, 1818
54 pp -[1] f. prospectus
Première édition séparée, posthume, de cet article de l’Encyclopédie portant sur les vésicatoires, traitements épispatiques provoquant la formation d’ampoules cutanées. Fouquet y décrit leur action de dissémination des humeurs attirées vers le lieu d’application du traitement.
Proche de Diderot, de d’Alembert et du médecin Théophile Bourdeu, originaire comme lui de Montpellier, Henri Fouquet contribue 5 articles de médecine à l’Encyclopédie : « Sensibilité », « Vésicatoire », « Sécrétion », « Ventouse » et « Ustion ». Il enseigne à l’Université de Montpellier puis, après la Révolution, à l’École de santé qui lui succède.
2 exemplaires en bibliothèques françaises : BnF (Tolbiac), Bibliothèque interuniversitaire de santé
5) TAILLEFER (Jean Guillaume)
Précis analytique des travaux de la société médicale de la Nouvelle-Orléans depuis le mois d’août 1817 jusqu’au premier janvier 1818. Lu à la séance du 4 de cette année par J. G. Taillefer, secrétaire de la même société.
Nouvelle-Orléans : St. Romes, 1818
22 pp. - [1] f. bl
6) GROS (Adrien Armand) / GERARDIN (Nicolas Vincent Auguste)
Rapport fait à la société médicale sur la fièvre jaune qui a régné d’une manière épidémique pendant l’été de 1817
Nouvelle-Orléans : St. Romes, 1818
[62] pp
Ensemble de 2 publications de la Société médicale de Nouvelle-Orléans. Fondée en 1817 dans le but de combattre une épidémie de fièvre jaune, cette société réunissant des médecins de langue française fut la première société médicale établie en Louisiane. Son pendant anglophone n’apparaîtra qu’en 1820.
La première publication, rapport des premières réunions de la Société rédigé par son secrétaire, Jean Guillaume Taillefer, revient sur les motifs de sa fondation, son cahier des charges et son organisation. Suit une liste de ses membres à la date de février 1818.
La seconde, rapport sur l’épidémie de fièvre jaune ayant ravagé la Nouvelle-Orléans à l’été 1817 (s’il existe des témoignages d’épidémie de fièvre jaune en Louisiane dès 1796, l’épidémie de 1817 est la première à être documentée par la statistique), est signé par les médecins Gros et Girardin. Les auteurs y explorent les causes de la maladie et, à travers quelques études de cas, examinent les possibilités de traitement. Leurs conclusions quant au caractère non-contagieux de la fièvre jaune ne manquèrent pas de susciter le débat, y compris au sein même de la Société.
Très active dans les quelques années qui suivent sa formation, la Société médicale de Nouvelle-Orléans perd rapidement de sa vigueur. Elle se réunit en 1834 pour faire face à une nouvelle épidémie avant de s’éteindre définitivement en 1839. Sa contribution à la littérature médicale de la Louisiane, relativement pauvre avant 1844, n’est toutefois pas négligeable : en sus des 2 publications sus-citées, elle créera, dans les mois précédant sa disparition, le premier journal médical publié en Louisiane, le Journal de la Société médicale de Nouvelle-Orléans.
3 bibliothèques françaises pour la première publication : Lyon, BnF (Tolbiac), Bibliothèque interuniversitaire de santé. Aucune pour la seconde.
Bibliographie : POSTELL, Willia, Dosité. « A Review of Louisiana Medical Literature, 1796-1843, the Formative Years ». 1942 ; Early American Medical Imprints n°1784, 1785 ; Sabin 94219 pour la première, la seconde est inconnue de ce dernier.
Extrémités des mors fendillées, coins frottés. Rousseurs aux 2 premières pièces.
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