GENEST - La Nymphe de Versailles au Roy
A rare poetic booklet in praise of the Sun King
GENEST (Charles-Claude)
La Nymphe de Versailles au Roy
Paris : chez Pierre Le Petit, 1672
In-8° (234 x 180 mm), 9 pp. + 3 pp. bl., sig. Aiv [Bii] plaquette dé-reliée vraisemblablement extraite d'un recueil
Édition originale et unique de cette plaquette poétique, complainte de la nymphe de Versailles à Louis XIV : bien qu'elle déploie tous ses efforts pour le séduire, le roi la délaisse au profit de la gloire.
Elle est illustrée au titre d'une vignette représentant un trophée aux attributs du prince. Puis, en début de texte, d'un bandeau de François Chauveau, avec le roi sous les traits d'Apollon entouré de deux nymphes lui montrant ses exploits. A sa gauche, un « théâtre de guerre » et à sa droite, une rare représentation du château de Versailles à l'époque avec sa façade enveloppée, prolongée par celle du château neuf, et au devant de laquelle on distingue le tout nouveau bassin de Latone et son parterre. Suit une initiale historiée, représentant un des bosquets du parc et sa fontaine que nous n'avons pu localiser (bosquet du théâtre d'eau ?)
Isabelle Luciani cite « La Nymphe de Versailles au Roy » comme un exemple représentatif des plaquettes « versaillaises », symptomatiques d'une poésie de plus en plus institutionnalisée, parisienne et dévouée à la royauté. Les bosquets de Versailles s'y substituent en effet aux bosquets du Mont Parnasse d'autrefois. (« La province poétique au XVIIe siècle : sociabilité distinctive et intégration culturelle. » In : Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 47 N°3, Juillet-septembre 2000. pp. 545-564.)
Quelle estoit nostre erreur, Nymphes, de presumer
Que nous puissions lui plaire & qu'il pust nous aimer ?
Il n'aime que la Gloire, il ne regarde qu'elle ;
De toutes les Beautez pour luy c'est la plus belle ;
Si-tost qu'elle fait voir ses Appas dangereux
Il nous quitte, il échappe à nos plus tendres voeux,
Et mesme aux plus beaux jours de nos charmantes Festes
Medite de hauts faits, commence des Conquestes. (pp. 6-7)
Charles-Claude Genest (1639-1719), Abbé de Saint-Wilmer, aumônier de la duchesse d'Orléans, secrétaire général de la province de Languedoc, fut élu membre de l'Académie Française en 1698. Auteur, entre autres, de tragédies, de poèmes et d'un ouvrage sur la philosophie de Descartes, ses contemporains attribuaient son succès à ses manières affables plus qu'à son talent d'écrivain. Sainte-Beuve en dira en effet : " L'abbé Genest était auprès des princes ce qu'ils ont aimé de tout temps (même du nôtre), un mélange du poète et du bouffon."
Note ancienne, manuscrite à l'encre brune sur la page de titre : « le roi s'y établit [à Versailles] le 6 mai 1682 ».
4 exemplaires en France : BnF Arsenal et Tolbiac, Sainte-Geneviève et Versailles BM. L'exemplaire de Sainte-Geneviève d'après sa description pourrait être incomplet. Celui de Versailles est donné pour in-8° en 5 pp. Nous n'avons pu consulter ces deux exemplaires.
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