OVIDE / TEMPESTA / DE JODE I - Les métamorphoses d’Ovide par Tempeste

OVIDE / TEMPESTA (Antonio, ill.) / DE JODE I (Pieter, gr.)
Les métamorphoses d’Ovide par Tempeste
In-f° (340 x 246 mm) de [7] ff. bl. - [13] ff. - 150 ff - [2] ff. - [24] ff., vélin vert, dos à 5 nerfs, tranches rouges (reliure de l’époque)
[1606 ou après 1606 pour la suite de gravures] - Versailles, 1777

Suite de 150 estampes illustrant les Métamorphoses d’Ovide, gravées par Pieter de Jode I d’après Antonio Tempesta. Inspiré par les bois du lyonnais Bernard Salomon (1557), Tempesta en donne une interprétation remarquable de raffinement qui compte parmi les plus célèbres mises en images du poème d’Ovide.

L’ensemble, recueilli par un M. De R*****, est une preuve de dévouement à une Madame F*** à laquelle est consacrée une épître dédicatoire : « Votre goût pour les bonnes choses ne put souffrir que ces morceaux dispersés fussent exposés à être égarés, vous me témoignâtes l’envie de les voir rassemblés ». Les gravures, rehaussées d’un cadre vert d’eau, sont l’objet de brèves descriptions  manuscrites composées par M. de D***. Si la visée est didactique, l’auteur se laisse parfois aller à commenter aussi bien la qualité de l’estampe que les rapports « entre les fables du paganisme et les vérités de la religion chrétienne » (1). Une page de titre superbement calligraphiée, un portrait de M. De R*** mis en couleurs, une notice sur les Métamorphoses, une courte biographie de Tempesta et une table alphabétique, toutes manuscrites, complètent l’ouvrage.

Deux cadres destinés à accueillir le portrait d’Ovide et le portrait de Tempesta sont demeurés vides ; de même, quelques informations manquent à la biographie de Tempesta et à la notice sur les traductions des Métamorphoses, suggérant que l’ouvrage, inachevé, n’aurait pas été offert.

Le tirage est net et contrasté, les noirs profonds. En l’absence du titre de la suite, gravé au burin par un anonyme, il ne nous est cependant pas possible de déterminer s’il s’agit du premier tirage (Antwerp, 1606) ou du second (Amsterdam, Willem Jansz ; New Hollstein donne la date de 1640).

Entraîné à Florence, influencé par la contre-maniera, Antonio Tempesta (1555-1630) s’établit à Rome où il s’associa à des artistes néerlandais. Tout en laissant derrière lui de nombreux dessins et une importante oeuvre gravée, il orna d’imposantes fresques les loggias du palais du Vatican.
Issu d’une célèbre dynastie de graveurs, Pieter de Jode I (1570-1634), dit l’Ancien, exerça à Amsterdam, Rome et Anvers où il se spécialisa dans la reproduction d’après les maîtres italiens.

Gravures rognées au filet, quelques taches et petits manques en bordures sur certaines, quelques -unes présentent un quadrillage au crayon ; New Hollstein (2019), Pieter de Jode I, 234, 691 ; Barscht, XVII, 151, 638