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THEOPHRASTE / CASAUBON - Theophrasti Notationes morum

THEOPHRASTE / CASAUBON - Theophrasti Notationes morum
THEOPHRASTE / CASAUBON - Theophrasti Notationes morum
THEOPHRASTE / CASAUBON - Theophrasti Notationes morum

A superb "agonothete binder" with a "fan-shaped" decoration

THEOPHRASTE  / CASAUBON (Isaac, annot.)
Theophrasti Notationes morum. Isaacus Casaubonus recensuit, in latinum sermonem vertit, & libro commentario illustravit. Editio tertia recognita, ac infinitis in locis ultra præcedentes aucta & locupletata. Cum indice necessario.
Lugduni : viduam Ant. de Hardy, 1612.
In-8° (174 x 112 mm) de [8] ff. - 367 - [13] pp. et 7 pp. manuscrites à l’encre brune en grec, latin et français ; basane havane, dos lisse richement orné, encadrements de dentelles, encadrement sur les plats avec fer à l’éventail en écoinçons et armes au centre, filet sur les coupes, tranches dorées. (Reliure légèrement postérieure, vers 1630)

Édition définitive de la version donnée par le grand helléniste protestant Isaac Casaubon des Caractères de Théophraste, avec ses commentaires. Casaubon (1559-1614) avait d’abord publié en 1592 une édition partielle du texte grec de Théophraste contenant 23 caractères, accompagnée de la traduction latine et de commentaires. La présente édition offre, pour la première fois, la version définitive de son travail avec 5 caractères supplémentaires et un commentaire beaucoup plus étendu, qui occupe les pp. 81 à 350. La première édition du texte grec des célèbres « Caractères » du philosophe grec, vit le jour à Nuremberg en 1527, accompagnée de la version latine par Pirkheimer. Mais c’est cette traduction commentée de Casaubon qui fit autorité. Le savant Scaliger lui écrivait notamment, après en avoir pris connaissance : « A peine j’eus gouté à tes ‘Charactères de Théophraste’ j’en fus transporté. Je ne pus m’empêcher de faire ton éloge avec toute la chaleur que donne l’amitié et cependant tout ce que j’ai pu dire reste très en dessous de ce que mérite ton génie ». Le travail de Casaubon a servi de modèle aux études ultérieures et notamment à La Bruyère qui traduisit d’abord Théophraste, avant de l’imiter et d’ajouter à ceux du philosophe grec, ses propres « Caractères » inspirés des moeurs de son temps. « Il semble établi que la traduction de Théophraste a été faite par La Bruyère surtout d’après la traduction latine de Casaubon complétée par le commentaire de cet érudit » (Julien Benda).

On notera in-fine 6 pp. et demi de notes manuscrites en grec, latin et français qui semblent être au moins en partie un vocabulaire.

Dans l’antiquité grecque les agonothètes étaient des magistrats qui garantissaient le bon déroulement des concours, le plus souvent ils se transformèrent en mécènes soutenant de leur générosité et de leurs libéralités bénévoles (au sens premier du terme) les réalisations. La reliure d’agonothète est donc le fruit de ce généreux donateur. Le donateur est un protecteur de l’établissement scolaire. Les évêques, archevêques, cardinaux sont bien représentés, ainsi que les gouverneurs, baillis voire seigneurs influents du lieu. Des corps constitués peuvent aussi tenir ce rôle, comme le parlement de Rouen.

La présente reliure porte les armes de Charles Faucon (1573-1647), vicomte d’Aÿ, seigneur de Ris, de Frainville, de Charleval, etc., chevalier, conseiller du roi puis premier président au Parlement de Normandie. Il épousa Charlotte du Drac d’Aÿ, dont il eut notamment Charles Faucon de Ris, marquis de Charleval (1612-1693), poète qui fut un des beaux-esprits du XVIIe siècle. Nommé en 1640 capitaine et gouverneur de Fécamp, il cultiva les lettres par plaisir, fut lié avec Voiture, Scarron, Sarrasin ou encore Ninon de Lenclos.

PROVENANCE :

  1. « Mullot », inscription manuscrite à l’encre brune au titre, XVIIIe siècle, non identifiée.
  2. Amédée Rigaud avec sa vignette ex-libris imprimée en caractères dorés sur fond noir à la devise « Bona fine sine fraude » contrecollé au contreplat supérieur.

Quelques frottements et taches à la reliure, 1ère garde volante blanche qui devait supporter l’ex-praemio supprimée et remplacée tardivement.

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