ANONYME (D’ABBEVILLE) - Le Saint Mariage, ou instructions chrétiennes qui apprennent aux personnes mariées à vivre sainement et heureusement dans cet état

ANONYME (D’ABBEVILLE, Charles)
Le Saint Mariage, ou instructions chrétiennes qui apprennent aux personnes mariées à vivre sainement et heureusement dans cet état
Paris : Gilles André, 1665
In-12° (147 x 88 mm), [10] ff. - 264 pp., maroquin brun, dos à quatre nerfs orné, double encadrement de doubles-filets sur les plats avec fleurons en écoinçons (décor à la Duseuil), roulette sur les coupes, tranches jaspées (reliure de l’époque).

Deuxième édition, revue et augmentée (la collation de l’édition originale de 1658 est donnée pour 16 - 202 pp.) de ce manuel théologique de mariage.

Dès les années 1630, les réformateurs, s’interrogeant sur les fins du mariage, provoquent un renouveau de l’intérêt théologique pour cette institution. Le Saint Mariage, composé par le capucin Charles d’Abbeville, publié pour la première fois en 1658, s’inscrit dans ce contexte. D’Abbeville puise son inspiration dans l’Introduction à la Vie Dévote de François de Sale et en cite librement des passages. Ainsi, les deux auteurs prônent l’idéal d’une « affection tendre » entre les époux, et, sans pour autant condamner le désir, encouragent une forme de chasteté (« honnêteté ») : le texte, rédigé en vers et en prose, empreint de politesse mondaine et d’un amour de la « conversation », plut au goût des salons précieux.

L’ouvrage est rarissime : seules deux bibliothèques (Stanford, Pontifica Universita Gregoriana) recensent l’édition originale de 1658 (Paris : Gilles André) dans leurs fonds catalogués. L’édition de 1665 n’est recensée que par l’ICP (Paris). Enfin, la bibliothèque Herzogin Anna Amalia (Weimar) détient une édition de 1666 avec la même collation : il pourrait s’agir d'une remise en vente de la présente avec un titre de relais. Les bibliothèques françaises ne détiendraient que la troisième édition en 2 exemplaires (BnF Arsenal - Paris : P. Debats, 1682 ; BnF Tolbiac, Paris : P. de Bats, 1683).

D'autre part, les publications à l'adresse de Gilles André sont de la plus grande rareté malgré le fait qu'il aurait exercé de 1638 à 1678. A titre d'exemple, la BnF ne semble en détenir qu'une seule.

PROVENANCE : il pourrait s'agir du n°114 du Catalogue de la bibliothèque de feu M. le Baron de Warenghien (Paris : Jannet, 1855) décrit ainsi : « in-12. mar. comp. »

Légers frottements, gardes très proprement renouvelées vraisemblablement au XIXe siècle, marge courte en tête.

Bibliographie : CARLIN, Claire. « François de Sales et le discours sur le mariage des corps au XVIIeme siècle ». Mariage des Corps, mariage des Esprits. 2009