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BOUCHER - Jesuita sicarius

BOUCHER - Jesuita sicarius
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BOUCHER - Jesuita sicarius

Rare copy in fine antique morocco of the apology of the martyrdom of Jean Châtel

BOUCHER (Jean)
Jesuita sicarius, hoc est apologia pro Joanne Castello Parisiensi mortis supplicio affecto, et pro patribus, ac scholasticis Societatis Jesu, olim Galliae regno exterminatis Contra Edictum Parlamenti olim Parisiis in illos latum, In V. partes tributa. A Francisco de Verone Constantino. Deus conteret dentes in oreipsoruml molas leonum confringet Dominus. Psal. 57. Caussa editionis hujus in omnibus et per omnia primae conformis, ex praefatione ad lectorem, et tractatibus in fine additis cognoscitur, ex quibus, ut et ipsorum scriptis luculentissime demonstratur Jesuitas esse Sicarios, et parricidas.
Lugduni (Allemagne ?) : s. n., 1611.
In-8° (176 x 108 mm), 319 pp. - [1] p. bl, maroquin rouge, triple filet sur les plats avec fleurons au angles, dos lisse orné, filet sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées (reliure du XVIIIe siècle).

Première édition latine rare faite sur la seconde édition de 1610. L’originale en français datant de 1595. Jean Châtel, fils d’un marchand de draps, fut l’auteur d’un attentat manqué sur la personne du Roi Henri IV, « En la chambre de la Dame de Liencourt (Gabrielle d’Estrée) le 27 de Décembre, Jehan Chastel âgé de 19 ans se coula dedans... et d’un cousteau qu’il avoit, pensant luy donner dans la gorge, le frappe en la bouche, et luy rompt une dent... ». Il fut exécuté comme régicide, écartelé en place de Grève, deux jours plus tard. La maison de son père, sur l’île de la Cité, fut démolie et remplacée en 1595 par une « pyramide » commémorative. Lors de l’enquête, on découvrit que Jean avait été élève des jésuites au collège de Clermont (aujourd’hui lycée Louis-le-Grand). Les jésuites furent accusés d’avoir inspiré son acte, malgré les dénégations de l’accusé. Ses anciens professeurs, les pères Hay et Guéret, furent bannis du royaume de France. Un autre, le père Guignard, fut pendu et brûlé en place de Grève. Les autres pères furent exilés, le collège mis sous séquestre et les meubles vendus. Ceux qui furent bannis du royaume seront finalement rappelés, faute de preuves. Les ligueurs inscrivirent Jean Châtel dans leur martyrologe, et Jean Boucher écrivit son Apologie. En 1605, après le rappel de la compagnie de Jésus par Henri IV, on détruisit la pyramide de Châtel ainsi que les inscriptions anti-jésuites qu’elle comportait. À son emplacement, le prévôt des marchands François Miron fit construire la fontaine des Barnabites. On attribue sans preuves décisives l’Apologie à Jean Boucher, un des ligueurs les plus actifs, réfugié en Flandre. « Elle démontre que l’acte de Chastel est juste... est héroïque, et que l’arrêt de la Cour est impertinant contre lui et contre les jésuites. La doctrine du tyrannicide s’appuie sur les protestants eux-mêmes. L’auteur démontre l’incapacité de Henri IV, même après sa prétendue conversion. Il termine par un appel à un nouvel assassin »... (Hauser, Sources de l’Histoire de France, IV, 3122)

Contient en plus de la traduction latine de l’Apologie :

  1. p. 267 : « Effecta abominanda excommunicationis Heinrici Valesii et Heinrici Navarrei »..., traduction latine des « Effects espouventables de l’excommunication de Henry de Valois, & de Henry de Navarre. Où est contenue au vray l’histoire de la mort de Henry de Valois, & que Henry de Navarre est incapable de la Couronne de France » publiée chez Nicolas Nivelle et Rolin Thierry à Paris en 1589,
  2. p. 293 : « Epistola illustrissimi cardinalis Montalti scripta ad concilium generale Sanctae Unionis, ex italico in latinum conversa », traduction latine de la « Lettre de l’illus[trissi]me cardinal Montalte, escrite par le commandement de Nostre S. Père le pape, au Conseil général de la saincte Union » publiée en italien et en français chez Nicolas Nivelle et Rolin Thierry à Paris en 1589,
  3. p. 296 : « Apodixis qua demonstratur haud licitum esse subdito maledicere regi suo: multo minus personam eius adoriri », traduction latine du « Discours par lequel il est monstré qu’il n’est loisible au subject de médire de son roy, et encor moins d’attenter à sa personne » par Claude de Morenne,
  4. p. 311 : « In luctuosissimum obitum regis Heinrici IV suspiria Galliae et fidelitas gallorum. »,  traduction latine des « Souspirs de la France, sur la mort du roy Henry IIII. & la fidelité des françois. » imprimée chez Pierre Ramier à Paris en 1610.

PROVENANCE : « VÉLIZY. », ex-libris imprimé au premier contreplat. Non identifié.

Papier bruni.

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