CHARPENTIER DE COSSIGNY - Moyens d’amélioration et de restauration proposés aux habitants des Colonies
An important work for the administration of colonies and the colonial cultures
CHARPENTIER DE COSSIGNY (Joseph-François)
Moyens d’amélioration et de restauration proposés aux habitants des Colonies ou mélanges politiques, économiques, agricoles, et commerciaux, etc, relatifs aux colonies.
Paris, Chez l’Auteur, Delalain, Pougens, Merlin, 1803
3 vol. in-8° (206 x 135 mm), [2] ff. - lxviii pp. - [1] f. bl. - 392 pp. + [2] ff. - viii - ii - 432 pp. et [1] f. de pl. dépl. + [2] ff. - viii - iv - 473 pp. - [4] ff., demi-vélin bleuté à petits coins, dos lisse (reliure de l’époque)
Édition originale de toute rareté de l’ouvrage majeur de l’auteur.
Dans le premier tome, l’auteur répond en 48 observations aux écrits de Moreau de Saint-Méry sur Saint-Domingue. Suit une discussion sur la colonisation de Madagascar dont il était un fervent propagandiste puis des « réfléxions sur la civilisation et sur la liberté des nègres des colonies » où il juge notamment l’esclavage, plus pour des raisons économiques que morales, « fâcheux ». Il regrette que « les circonstances aient forcé les européens à peupler leurs colonies d’esclaves » et estime « qu’il eut été plus sage de former ces établissements dans des pays habités par des hommes libres, ou soit-disant tels » car leur prospérité aurait « marché d’un pas plus rapide ». Dans son projet pour Madagascar, les colons achetant des esclaves seront tenus « de leur donner la liberté au bout d’un certain temps défini par la loi ». On trouve enfin un projet d’établissement d’une banque hypothécaire pour l’Isle de France.
Dans le deuxième, chacun des 19 chapitres concerne une production : canne à sucre, cotonnier, cafier, indigo, arbres à épiceries fines, balo, pattai, cally, etc.
Il en va de même pour les premiers chapitres du tome troisième avec le caoutchouc, l’arachide, les végétaux exotiques puis viennent d’intéressantes analyses (transplantation des végétaux, moyen de les transporter avec leurs graines lors de voyages au long cours, etc.), procédés et recettes (conserver les viandes, désinfecter les vaisseaux, rendre mangeable l’huile de ricin, gâteaux, confitures, eaux-de-vie, etc.) puis trois suppléments sur la canne à sucre, le café et l’indigo. On notera aussi un important chapitre sur la pêche à la baleine au large notamment des Mascareignes.
Joseph-François Charpentier de Cossigny (1736-1809), ingénieur, explorateur et botaniste français, né à Port-Louis (Île Maurice, anciennement colonie de l’Isle de France), après plusieurs longs voyages d’études, fonde sur son île natale le domaine de Palma en 1764. A partir de 1776, il est chargé d’une plantation de bois noir, des poudreries de l’île et s’occupe de la création de plusieurs jardins d’acclimatation d’espèces fruitières importées où il reçoit de nombreux botanistes. En 1789, élu député à la Constituante, il regagne la France et ne retourne sur son île qu’en 1800, envoyé par Bonaparte pour y annoncer l’avènement du régime consulaire. Il entre dans la section botanique du jeune Institut de France en 1803 et meurt à Paris en 1809.
PROVENANCE : Bibliothèque du Grand Séminaire d’Auch, ex-libris héraldique gravé portant l’inscription : « BIBLIOTHECA SEMINARII METROPOLITANI ET PRIMATIALIS AUSCORUM - CATALOGO INSCRIPTUS », XIXe siècle
Coins frottés, rares rousseurs pâles et pages brunies, tome III : petite puis minuscule galerie en marge interne, mauvaise disposition des feuillets après la p. 450 ; non cité dans la bibliothèque de Chadenat ; ce dernier dans ses bulletins cite un seul exemplaire en 23 ans : « Ouvrage important pour l’administration des colonies et les cultures coloniales, il est très rare. » ; Ryckebusch - 1601 ; Wanquet Claude, La France et la première abolition de l’esclavage, 1794-1802 : le cas des colonies orientales, Île de France (Maurice) et la Réunion, Karthala Editions, 1998
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