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[CORDIER] - La civilité puérile et honnête

A rare troyenne impression in character of civility on unbleached paper

[CORDIER (Mathurin)]
La civilité puérile et honnête, pour l’instruction des enfans, dans laquelle est mise au commencement, la manière d’apprendre à bien lire, prononcer et écrire ; de nouveau corrigée et augmentée à la fin d’un très-beau Traité pour bien apprendre l’orthographe. Par un missionnaire. Avec de beaux préceptes et enseignemens pour instruire la Jeunesse à se bien conduire dans toutes sortes de Compagnies.
Troyes : Ve André, 1828.
In-12°, 80 - 8 pp., br., papier non blanchi.

L’ouvrage se divise en 4 parties, la manière de bien lire, prononcer et écrire, le manuel de civilité, les quatrains de Pybrac et enfin le traité d’orthographe.

Il existait bien au Moyen Age des « contenances de table », écrites en vers pour une mémorisation plus facile dans la meilleure tradition médiévale, où l’on indiquait aux enfants les bons usages à observer à celle-ci : « Enfant, si tu veulx en ta pence, Trop excessivement bouter, Tu seras contraint de rupter, Et perdre toute contenance ». Dans le monde occitan les « Ensahemen » apprenaient aux adultes la bonne manière de se tenir à table, ainsi qu’aux amants la manière de séduire, etc. Mais la naissance de traités entiers de civilité, incluant des conseils pour tous les lieux – le coin du feu, l’école, l’église – et tous les moments – lever, coucher – et s’adressant spécifiquement aux enfants, paraît correspondre à une volonté plus consciente de la différence enfantine et de socialisation de la jeunesse issue de la Renaissance. C’est Erasme qui en 1530 publie le premier d’entre eux, le « De civilitate morum puerilium ». L’ouvrage, destiné au jeune prince Henri de Bourgogne, marque une volonté nouvelle de donner à l’enfant un code complet de politesse, dans toutes les activités de sa vie. Il sera rapidement utilisé dans les écoles de garçons, traduit et adapté entre autres par Mathurin Cordier dont le Miroir de la Jeunesse pour la former à bonnes mœurs et civilité de vie de Mathurin Cordier (Poitiers, 1559) serait le modèle des « Civilités puériles » rééditées de nombreuses fois jusqu’au milieu du XIXe siècle, notamment par les imprimeurs troyens qui les diffusèrent par les réseaux de distribution du colportage. 1

Quant à la forme, c’est Robert Granjon qui en 1557 sous le nom de « lettre françoyse d’art de main » invente un caractère imitant la petite cursive gothique qui sera dès lors employé fréquemment dans les ouvrages destinés aux enfants tel que celui de Cordier pour les familiariser à la lecture et à l’écriture des formes cursives. Ne parvenant pas à s’imposer dans une production largement dominée par le romain et l’italique, dès les années 1580, l’utilisation du caractère s’épuise, pour quasi disparaître au-delà de 1600. Il réapparaît en 1703, lorsque Jean-Baptiste de La Salle décide d’y recourir, toujours pour les raisons précitées, pour imprimer ses Règles de la Bienséance et de la Civilité chrétienne. L’influence de ce manuel, diffusé dans tous les établissements des Frères des Écoles chrétiennes, est considérable. A partir des années 1730, l’utilisation des caractères cursifs devient la norme dans tous les manuels de savoir-vivre, y compris ceux employés par les maîtres d’école privés. La production augmente tout au long du XVIIIe siècle, pour culminer au début du XIXe. C’est à cette époque seulement que la « lettre française » prend le nom de « caractères de civilité ».

Un coin du titre rogné.

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