CONSTABLE (d’après) / PAQUIER / SARGENT - Le champ de blé
Woodcut matrix, after one of the most famous paintings of the English school
CONSTABLE (John, d’après) / PAQUIER (A., dess.) / SARGENT (Alfred, gr.)
Le champ de blé
S. l. (Paris), S. n. (Librairie Renouard, Henri laurens éditeur), S. d. (1859 pour le bois et 1863 pour l'imprimé)
140 x 162 x 23 mm, au dos, inscription manuscrite à l'encre noire « 9 - 90 / Constable / Le champ d... » et étiquette moderne : « Histoire des peintres / N°1559 à 1960-p.76 -n°1712 / Constable-Le champ de blé », surface préparée au blanc de Meudon.
Matrice de bois gravé sur bois debout, gravée par Alfred-Louis Sargent (né à Paris en 1828, élève de Timms) d'après le dessin de A. Pasquier d’une huile sur toile de John Constable (The Cornfield, Le champ de blé). La gravure, d'une grande finesse d’exécution, fut préparée pour le chapitre "John Constable" de L’Histoire des Peintres de toutes les écoles, monumentale histoire de la peinture en 14 volumes, constituée de notices bibliographiques parures en livraisons entre 1861 et 1877. L'impression fut présentée par Alfred Sargent, en compagnie de deux autres que sont "La ferme de la vallée" et "La rivière de Stour" (qui illustrent la même notice) au salon de 1859 (Explication des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure, et lithographie des artistes vivants exposés au Grand palais des Champs-Élysées, n°3654, p. 471, Paris : Charles de Mourgues frères)
Le Champ de blé fut gravé une première fois, à la demande de Constable, par David Lucas pour l’ouvrage Various Subjects of Landscape, Characteristic of English Scenery (1830). Son interprétation jouit d’un tel succès populaire que le peintre en conçut quelque amertume.
ON JOINT :
BLANC (Charles)
« John Constable » (Histoire des Peintres de toutes les écoles)
Cahier in-4°, 261 x 348 mm, 16 pp., dérelié, tranches dorées.
Paris : Renouard. 1863 ou réédition de 1871. Extrait du T. 11
La gravure apparaît p. 11.
« C’est de cette année 1827 que date un de ses principaux chefs-d-oeuvre, le Champ de blé, exposé à la British Institution, où il soutient très bien le voisinage de Claude et de Cuyp. Composition très simple, mais d’une exécution très ample et d’une couleur magnifique. [...] Cette belle peinture, splendidement gravée par David Lucas, fut achetée par les admirateurs de Constable, qui l’ont offerte à la National Gallery. Il n’y a qu’en Angleterre que la sympathie pour les arts provoque de ces souscriptions et inspire de ces générosités.
Le plus curieux est que, dans le catalogue (qui, à la vérité, n’est pas un catalogue officiel) des collections rassemblées à Malborough house, où est aujourd’hui Le Champ de blé, ce tableau est durement critiqué : « copie fidèle, mais grossière (coarse), d’un site anglais... Les premiers plans manquent de charme, de moelleux... Les lointains sont lourds et sans perspective... La rudesse de la touche et les empâtements gâtent tout... Vu à travers un verre teinté ou sous plusieurs couches de vernis, ce pourrait être une belle peinture...»
Les Anglais préfèreront toujours à la peinture profonde et magistrale les images plates et vitreuses de leurs aquarellistes fashionables.
Quel malheur que le Champ de blé, au lieu d’être assez dédaigné à Marlborough House, ne soit pas au Louvre, où les artistes français ne feraient pas tant de façons pour admirer la franchise d’une exécution abondante et la solidité de la couleur dans les terrains. » (p. 8, italiques dans l’original)
Exposée à Paris au Salon en 1827-1828, le Champ de blé n’y fut pourtant pas achetée, pas plus qu’à la Royal Academy - ce n’est en effet qu’après la mort du peintre, en 1837, qu’elle fut acquise au prix de 300 guinées. La toile se trouve encore à la National Gallery où, en dépit des inquiétudes de Charles Blanc, elle semble jouir d’une grande popularité. Au cours de l’été 2023, la National Gallery organisa même une « tournée » du Champ de blé au cours de laquelle la peinture fut accrochée sans préavis dans des centre commerciaux, espaces culturels et bibliothèques, surprenant les visiteurs.
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