LAMOTHE-LANGON - Révélations d’une femme de qualité sur les années 1830 et 1831
Provenance and sober, elegant binding from Fontenay-le-Comte
[LAMOTHE-LANGON (Étienne-Léon de)]
Révélations d’une femme de qualité sur les années 1830 et 1831
Paris, L. Mame et Delaunay, 1831
2 vol. in-8° (203 x 130 mm) 4 pp. [catalogue] - [1] f. - 374 pp. + [2] ff. - 374 pp., demi-basane caramel, dos lisse (reliure de l’époque signée « Nairière-Fontaine, libraire relieur à Fontenay », étiquette sur le contreplat supérieur.)
Édition originale de ces mémoires apocryphes qui font suite aux Mémoires d’une femme de qualité sur Louis XVIII, sa cour et son règne (1829), aux Mémoires d’une femme de qualité depuis la mort de Louis XVIII jusqu’à la fin de 1829 (1830) et enfin aux Mémoires et souvenirs d’une femme de qualité sur le consulat et l’empire (1830). Les présents volumes portent sur la Monarchie de Juillet.
Profitant d’une mode des témoignages historiques « au féminin », Étienne-Léon de Lamothe-Langon compose le manuscrit de ces mémoires d’une femme de la haute noblesse, élève de Madame de Staël, qui évolue tour à tour à la cour de Bonaparte puis à celle de Louis XVIII.
Mais le texte ne satisfait pas les éditeurs, qui en demandant une révision par Amédée Pichet. Ce-dernier ajoute quelques épisodes aux volumes portant sur le règne de Louis XVIII, suivi en cela par Charles Nodier. Hinard, Gaimaut et Ferrier apportent les dernières corrections.
Le Baron de Lamothe-Langon était coutumier de ce genre d’impostures : Philippe Audebrand raconte : « C’était, sur la fin du règne de Louis Philippe, un vieillard de haute taille, un peu voûté, un peu fané, visiblement surmené par l’excès du travail et l’abus de l’opium, qu’il prenait en globules. [...] Cet improvisateur était une espèce de Protée, se produisant en librairie sous toutes les formes humaines et sous tous les déguisements. Un jour, il signait le livre nouveau de son nom. Une autre fois, l’oeuvre était d’un Ancien Diplomate ou d’une Duchesse. Parfois, c’était un pseudonyme de fantaisie. Lorsque l’éditeur Ladvocat mit à la mode la manie des Mémoires, le Baron tira vingt morts illustres de leur sépulcres pour leur faire raconter leurs vies et le public, toujours vorace, toujours crédule, a avalé tout cela. » (Romanciers et viveurs du XIXe siècle, Paris, Calmann Lévy, 1904, pp. 21-22)
PROVENANCE : Raoul Hervineau (1853-1918), étiquette sur les contreplats supérieurs et tampon humide bleu sur les premières gardes blanches. Viticulteur, conseiller municipal à Fontenay-le-Comte et co-fondateur du journal La Vendée.
Frottements, manque en tête du mors supérieur au vol. 2. Quelques rousseurs, pp. 369-370 reliées en fin du vol. 1, mouillure en gouttière en fin du vol. 1 ; Quérard IV, 570 ; Absent de Tulard ; Bertier, 592
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