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MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DU COMMERCE ET DES ... - Enquête agricole

Rare presentation copy to Elisa Napoléone Baciocchi said "Madame Napoléone" or "l’Aiglonne", princess of Piombino

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DU COMMERCE ET DES TRAVAUX PUBLICS
Enquête agricole. Troisième série. Dépositions orales reçues par la commission supérieure
Paris, Imprimerie Impériale, 1867.
In-4° (303 x 247 mm) de [1] ff. bl. - [2] ff. - 768 pp. - [1] f. bl., chagrin vert empire, dos à 5 faux-nerfs orné, encadrement d’un triple filet doré sur les plats avec armes au centre, roulette sur les coupes, roulette intérieure, tranches dorées (atelier de l'IMPRIMERIE IMPERIALE).

Cette enquête se compose de 4 séries et 1 vol. au format in-4°, 1ère série : Documents généraux, décrets, rapports, etc. Séances de la commission supérieure, 4 vol. ; 2ème série : Enquêtes départementales, 26 vol. ; 3ème série : Dépositions orales reçues par la commission supérieure, 1 vol. ; 4ème série : Documents recueillis à l’étranger, 3 vol. ; Algérie, 1 vol., soit 35 vol. 1867 - 1870.

Cette 3e série, complète en un volume, contient les dépositions de plusieurs personnes « qui, à raison de leur connaissances spéciales et de leur position, [...] ont paru pouvoir fournir d’utiles renseignements sur différentes questions intéressant l’agriculture.» On trouve donc ici les témoignages de 35 spécialistes français et 2 spécialistes étrangers de l’agriculture dont notamment ceux de grands propriétaires-agriculteurs, au même titre que la princesse, mais aussi d’économistes, de représentants de la société forestière, des dirigeants du crédit foncier de France, du Comptoir agricole de Seine-et-Marne, de délégués des notaires des départements, d’ingénieurs, de directeurs de ferme-école, de musée agricole, etc... Leurs auditions dressent un panorama de l’état de l’agriculture à l’époque et leurs lumières et réflexions sont des plus intéressantes quant à son avenir. S’il est donc une série de cette somme qui puisse être d’un grand intérêt pour la princesse, ce fut sans aucun doute celle-ci.

Née à Lucques (Italie) en 1806, Elisa est la fille de Felix Baciocchi et d’Élisa Bonaparte, sœur de Napoléon Ier. En 1824 elle épouse le comte Filippo Camerata-Passionei di Mazzoleni (1805-1882) qui lui donne un fils, Charles Félix Jean-Baptiste Camerata-Passionei di Mazzoleni, né en 1826, mais le couple se sépare peu après. En 1830, elle se rend à Vienne et cherche en vain à établir le contact avec son cousin l’Aiglon, duc de Reichstadt, fils de Napoléon Ier. C’est un échec car le jeune homme craint un piège et se méfie de cette « rivale » ; cet épisode sera repris par Edmond Rostand, dans sa pièce L’Aiglon où il lui donne un rôle qu’elle n’a en fait jamais joué. Lors de l’accession au trône de son cousin germain Napoléon III, elle vient s’établir en France. Son fils unique entre au Conseil d’État, mais ruiné, il se suicide en 1853. Déprimée, 4 ans plus tard, elle effectue un voyage qui la mène en Bretagne vers les landes de Lanvaux, il sera pour elle une révélation. De retour à Paris, elle fait part à l’empereur de son envie de défricher et de bâtir, sur ces terres déshéritées et désolées, un grand domaine agricole moderne. Elle acquiert donc plusieurs centaines d’hectares de terres incultes, de landes sur le territoire des communes de Saint-Jean-Brévelay, de Grand-Champ et de Bignan, et s’y installe. En quelques mois sortent de terre, un château, son parc et ses écuries, une grande ferme, etc... Elle déploie sans trêve, grâce au soutien effectif de l’Empereur un dynamisme mêlé de modernité. Elle lance les parcs à huîtres dans la rivière d’Auray, crée les comices agricoles, fait reboiser la presqu’île de Quiberon, multiplie le défrichage des landes. S’élèvent ensuite une mairie, des écoles, une salle d’asile, des habitations modernes, une église et son presbytère. Ce sera la ville de Colpo où la princesse s’éteindra en 1869 à l’âge de 63 ans, des suites d’une chute de cheval.

Quelques frottements, épidermures au plat inférieur.

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