MOISSONNIER - L’aluminium, ses propriétés, ses applications

MOISSONNIER (Prosper)

L’aluminium, ses propriétés, ses applications

Paris : Gauthier-Villars, 1903

In-8° (247 x 164 mm), xviii - 237 pp. et [1] f. de pl., demi-chagrin, dos lisse orné, tranches à mouchetures brunes (reliure de l’époque)

Rare édition originale, agrémentée de 21 gravures in-texte, de ce compte-rendu des expériences de Prosper Moissonnier, pharmacien principal de l’armée, menées entre 1887 et 1900 dans le cadre de la commission de l’aluminium au Ministère de la guerre. 

L’ouvrage présente la particularité un double de la page de titre tiré sur une frêle feuille d’aluminium. 

Depuis 1886, en effet, la découverte d’un procédé de production de l’aluminium par l’électrolyse en réduit considérablement le coût ; la commission est nommée pour évaluer la viabilité de ce métal bon-marché dans ses diverses applications, a fortiori dans le domaine militaire. Moissonnier explique dans son introduction vouloir démêler le vrai du faux à une époque où, alors que les plus enthousiastes annoncent un « âge de l’aluminium », les sceptiques le surnomment déjà « métal de la déception ». 

L’ouvrage s’ouvre sur une brève histoire des recherches sur l’aluminium ; l’auteur compare également les différents procédés de production et de purification de l’aluminium ; il analyse ses propriétés et, en conclusion, en détaille les applications possibles. 

Malgré son vœu d’impartialité, l’auteur se range du côté des enthousiastes : il vante plus particulièrement la légèreté et la conductivité de ce métal qu’il qualifie de « français ». L’argument, en effet, est politique autant que scientifique : c’est le chimiste français Henri Sainte-Claire Deville qui, en 1846, permit l’utilisation industrielle de l’aluminium en améliorant son procédé de purification ; le sol français, insiste Moissonnier, en regorge. Il est vrai qu’en 1901, lorsqu’est créée l’Aluminium Association, seuls quatre pays sont producteurs : la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis. 

On ne recense que deux exemplaires de l’ouvrage à l’étranger : Royaume-Uni (BL) et Allemagne (Bibliothek des Ruhrgebiets)

Déchirure sans manque en marge interne à la doublure du titre