PRECHAC - Le Batard de Navarre. Nouvelles historiques.
Rare first edition of this plea which revives the memory of the Cid
PRECHAC (Jean de)
Le Batard de Navarre. Nouvelles historiques.
Paris, sur le quay des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à l'Image S. Louys (Thomas Guillain ou Jean Ribou ?), 1683.
In-12° (149x91 mm), [2] ff. - 247 pp. - [1] p., veau marbré, dos à 5 nerfs orné, roulette sur les coupes, tranches à mouchetures rouges (reliure de l'époque)
Rare édition originale qui n'est autre qu'un plaidoyer pour les enfants légitimés de Louis XIV sous l'apparence d'un roman historique dans laquelle l'auteur fait revivre le souvenir du Cid où Don Ramire, nouveau Rodrigue, tue en duel le comte de Castille et parvient malgré tout à reconquérir l'estime et la reconnaissance du roi de Leon, Don Alphonse, en combattant victorieusement les Maures. Chose amusante, l'auteur, dans sa préface, déclare que les préfaces étant inutiles, il ne s'est jamais avisé d'en mettre dans aucun de ses livres.
Jean de Préchac (Buzy, 1647 - Pau, 1720), avocat et écrivain, fut un courtisan des plus zélés. Il fit probablement ses études au collège de Pau puis fut reçu avocat au parlement de Navarre en 1669. Il aurait ensuite délaissé la robe pour l’épée mais aurait plus été voyageur que soldat. Il accéda en 1676, par des voies restées obscures, à la charge enviable de lecteur de Monsieur. Il fut nommé secrétaire de la fille aînée de Monsieur, Marie-Louise d'Orléans, et plus particulièrement chargé d'apprendre l'espagnol à la jeune princesse lorsque fut décidé son mariage avec Charles II, en 1679. Préchac accompagna la reine d’Espagne à Burgos et à Madrid, où il séjourna quelque temps. Fin 1680, une autre mission de confiance le conduira en Hollande, en vue de recueillir la succession du père de Madame, l'électeur palatin Charles-Louis de Bavière. La carrière du « gentilhomme ordinaire du duc d'Orléans » prit un cours nouveau quand, après 1690, Préchac s'éloigna de la cour pour devenir conseiller au Parlement de Navarre (mai 1693) et accéder, trois ans plus tard, à la charge de garde-scel de la chancellerie de Pau (mars 1696). Il est nommé, le 18 août 1700, maître des requêtes du duc d'Orléans. L'écriture, pour Préchac, fut un des leviers de la réussite, et ce n'est pas un hasard si ses activités d'écrivain coïncident, pour l'essentiel, avec la carrière parisienne d’un courtisan appliqué à progresser sur le chemin de la faveur. Entre 1677 et 1690, il fit paraître une trentaine d'ouvrages de fiction, petits romans ou allégories flatteuses, auxquels viendront s'ajouter, en 1698, deux contes « moins contes que les autres », Sans Parangon et La Reine des Fées.
Il existe une autre émission, à la même date et à la même adresse, avec le nom de Thomas Guillain, qui ne diffère que par la position du fleuron et la composition de l'adresse sur la page de titre. L'émission sans nom de libraire, tel qu'ici, correspond probablement à la part de l'édition partagée destinée à être écoulée au bénéfice de Jean Ribou, qui travaille en association avec Thomas Guillain, dispose de la même adresse, mais est interdit d'exercice depuis le 12 mars 1683.
L'OCLC indique que seulement 2 bibliothèques possédent l'ouvrage (BnF, BL), aucun exemplaire aux US. Une autre au CCFR (Toulouse).
Chupeau Jacques. Jean de Préchac, ou le romancier courtisan. In: Littératures classiques, n°15, octobre 1991. Romanciers du XVIIe siècle. pp. 271-289 ; coiffe supérieure arasée, petits manques à celle inférieure, mors fendu en tête, coins frottés, garde blanche supérieure absente.
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