VERNON / WENTWORTH - Authentic Papers relating to the Expedition against Carthagena
18,000 dead and a crushing defeat: who's to blame?
[VERNON (Edward), WENTWORTH (Thomas)]
Authentic Papers relating to the Expedition against Carthagena
London [Londres], L. Raymond, 1744
Authentic Papers relating to the Expedition against Carthagena. Containing Original Letters between the Admiral and the General, their councils of war, etc. Also, Letters between the Vice King of Santa Fe, Governor of Carthagena, and the Admiral.
In-16°, [3] ff. - 100 pp., cartonnage à la bradel, papier gris-souris, dos lisse muet, tranches mouchetées (reliure postérieure, XXe siècle).
Deuxième édition, toute aussi rare que la première, augmentée d’une préface et d’une table, de ce recueil de 46 lettres et ordres militaires concernant le siège de Carthagène des Indes (Colombie actuelle, 1741).
Sous la pression de la classe marchande et de la South Sea Company, mécontentes des accords maritimes et commerciaux signés entre la Grande-Bretagne et l’Espagne, le Premier Ministre britannique Robert Walpole déclare la guerre au royaume de Philippe V. Une opération amphibie, impliquant près d’un quart des effectifs de la Royal Navy, est planifiée dans le but de capturer les 4 ports espagnols du bassin des Caraïbes.
En 1739, Porto Bello (Panama) est détruite. Grisée par cette victoire, l’armée britannique lance l’assaut contre le port de Carthagène. Mais l’expédition s’avère désastreuse. Malgré une importante infériorité numérique, l’amiral espagnol Blas de Lezo, fin stratège, résiste, comptant sur le concours de la famine et des épidémies. Il est en cela aidé par la discorde qui s’était installée entre l’amiral Edward Vernon et le général Thomas Wentworth à la suite de l’échec de la capture du fort San Lazaro : incapables de se coordonner, les forces britanniques, ayant perdu 18 000 hommes et 50 navires, battent en retraite au bout de 67 jours.
Edward Vernon et Thomas Wentworth, toujours en conflit, sont rappelés en Angleterre en 1742. Là, ils s’accusent l’un l’autre d’avoir causé la défaite, tandis que l’opinion publique cherche à comprendre l’humiliation subie. Selon la préface de notre ouvrage, un premier pamphlet nettement favorable à l’amiral paraît en 1744 chez J. Robert sous le titre An Account of the Expedition to Carthagena, with explanatory notes and observations. Le même éditeur donne ensuite A Journal of the Expedition to Carthagena, qui défend pour sa part la cause du général. Suit, chez M. Cooper, Original Papers relating to the Expedition to Carthagena, où sont recueillis les lettres et ordres de l’amiral Vernon ainsi que cette accusation :
« I cannot be insensible how great a concern the disappointments on our several expeditions must have been to our Royal Master : But must humbly beg leave, at the same time, to say [...]that no part of the disappointment is justly to be attributed to his majesty’s sea forces [...] but that it principally owes this unhappy event to the command falling the hands of Mr. W.----h» (2 octobre 1742, cité f. [3])
Le compilateur du présent ouvrage s’insurge contre ce parti pris, et affirme vouloir présenter au public une vision plus impartiale des événements en réunissant pour la première fois les lettres et ordres de la Navy à celles de l’armée de terre.
En conséquence de la défaite de Carthagène, le gouvernement de Robert Walpole est dissous ; George II, soutien des Habsbourg, perd en autorité, et la France, l’Espagne et la Prusse se mobilisent contre l’Autriche : c’est le début de la Guerre de Succession. Quant à l’amiral Vernon et au général Wentworth, leur animosité survivra longtemps à la publication de cet ouvrage. Sur la tombe de l’amiral à Westminster Abbey apparaît en effet l’épitaphe suivant : « He subdued Charge, and at Carthagena conquered as far as naval forces could carry victory. »
Aucun exemplaire en France.
Coiffe de tête manquante.
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