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HENRY - Livre de prières tissé

100000 Jacquard cardboards for the Lyon prodigy of the 1889 Paris universal exposition

HENRY (J. A.) / HERVIER (J., ill.)
Livre de prières tissé d’après les enluminures des manuscrits du XIVe au XVIe siècle.
Lyon, s. n., 1886 (au colophon : « [...] achevé / à Lyon le viii Sept. / l’an de N. S. mdccclxxxvii / [...] / par J.A. Henry, fabricant / A. [Antoine] Roux libraire éditeur / Lyon. »).
In-16° carré (176 x 150 mm), [2] ff. bl. - [3] ff. - 44 pp. - [2] ff. bl sur satin montés sur onglet, maroquin aubergine janséniste, dos à 5 nerfs, double-filet sur les coupes, charnières cuir, frise intérieure, gardes de tabis bleu ciel, tranches dorées (Kauffmann-Petit et Maillard, reliure de l’époque).

Destiné aux jeunes mariés et entrepris à l’occasion du jubilé du Pape Léon XIII qui reçut en cadeau le premier exemplaire, ce livre tissé en soie noire sur satin argenté, compte parmi les chefs d’oeuvre jalonnant l’histoire de la soierie lyonnaise. A l’exposition universelle de 1889, ce livre aux caractères inaltérables, est salué comme un prodige. En effet, il s’agit d’une oeuvre d’art d’une grande originalité mais surtout d’un véritable tour de force technique lorsque l’on considère les moyens mis en oeuvre par le tissage des illustrations d’une finesse de trait comparable à celles des manuscrits dont elles s’inspirent et la parfaite lisibilité du texte dont les caractères en lettres gothiques ne dépassent pas 2 millimètres 1. Le livre est réalisé au métier Jacquard, avec les plus belles soies cévenoles de la marque privilégiée de l’Argentière de MM. Palluat et Testenoire ; l’armure qui sert de fond est un satin si serré qu’il prend l’aspect d’une armure particulière 2. Neuve est l’idée, nouvelle est la manière, contrairement à ce qui se faisait alors, la chaîne est horizontale au lieu d’être verticale, et la trame est verticale au lieu d’être horizontale ; c’est la trame qui produit les caractères et les ornements ; les passées de trame au pouce s’élèvent à 400. Le nombre de cartons nécessaires pour une œuvre semblable est gigantesque, il ne s’élève pas à moins de plusieurs centaines de mille et couvrirait une surface de 70 mètres carrés. Il faut pour réaliser un travail aussi fin une précision de mouvement très grande dont l’amplitude a été limitée à un dixième de millimètres 3. Il fallut plus de deux ans pour en exécuter, dit-on, une cinquantaine, qui, compte-tenu d’un prix de revient exorbitant, furent vendus à une clientèle d’initiés fortunés se trouvant sans doute dans les meilleures familles de la bourgeoisie catholique des soyeux lyonnais.

L’ouvrage est divisé en 8 chapitres, prières usuelles du matin et du soir, liturgie de la messe ordinaire, liturgie de la messe de mariage comprenant une lecture (lettre aux Ephésiens de Saint Paul), un passage de l’Évangile selon saint Matthieu et la bénédiction des époux. Suivent des prières pour la Communion, au Saint-Sacrement, au Saint-Esprit et la Vierge Marie. Le texte est enrichi, sur les dessins, exécutés à titre gracieux, du R. Père J. Hervier de la société de Marie, d’ornements différents à chaque pages, lettrines et bordures à décor végétal et fleuri, parfois historiées et habitées de personnages, d’animaux ou de chimères, ainsi que de 3 illustrations hors-texte, La Nativité d’après Fra Angelico, La Cruxifiction, une Vierge à l’Enfant d’après Raphaël et d’une en-tête représentant le christ entouré de la Vierge et de Jean le Baptiste tirée de La Dispute du Saint-Sacrement d’après le même. Lillian Randall a déterminé que ces enluminures proviennent en réalité d’une seule source, à savoir d’une Imitation de Jésus-Christ publiée à l’époque par Gruel et Engelmann, contenant des reproductions de divers manuscrits du XIVe au XVIe siècle.

Le prix de l’ouvrage était de 200 francs en carton et l’éditeur se chargeait des reliures depuis 100 francs jusqu’a 1000 francs en les confiant aux relieurs du présent exemplaire. Il réservait des gardes tissées spécialement au prix de 80 francs les quatre gardes, bien présentes dans celui-ci.

Cette édition fut précédée d’une édition bien moins complexe du poème Les Laboureurs de Lamartine, in-16° de 22 pp. en caractère Elzévir, non illustrée mais ornée de deux encadrements, un pour le titre et l’autre pour le texte ainsi que de lettrines simples, dont les premiers feuillets furent présentés à l’exposition de Paris par J. A. Henry en 1878 et qui fut publiée en 1883 à quelques exemplaires hors-commerce dont un exemplaire unique au tissage enrichi pour le comte de Paris.

La réalisation des feuillets de ces deux « prototypes » du livre tissé grâce au métier inventé par Jacquard en 1801, le plus ancien automate programmable, intégrant un système binaire d’entrée par cartes perforées, en fait les deux premiers ouvrages réalisés à l’aide de l’informatique.

C’est sous la direction de J. A. Henry (1867-1907) que la manufacture Henry, tisseur de tableaux, connue depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle atteint son apogée. Elle demeure célèbre pour ses ornements liturgiques tissés, notamment ceux à décor angélique, mais aussi pour des tableaux tissés en polychromie à sujets religieux pour lesquels elle s’était fait une réputation universelle 4.

PROVENANCE : Initiales « MG » non identifiées enluminées à l’or et en couleurs au contreplat sup.

Dos légèrement passé, une petite tache au bas du recto de la 1ère garde (5 x 3 mm) ; Vicaire  - V, 341.

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