GUÉNARD et GUARDIOLA (trad.) - Los capuchinos ó el secreto del cabinete oscuro
Erotica in gothic black
[GUÉNARD (Elisabeth) - GUARDIOLA (Juan b.)]
Los capuchinos ó el secreto del cabinete oscuro [suivi de] El libro de la democracia
Barcelone : Ignacio Oliveres, 1837 - id. : Oliveres H., 1851
In-16° (161 x 111 mm), 344 pp. et [2] ff. de pl. dont une en frontispice + 139 pp. - [1] p. bl., basane racinée (pasta española), dos lisse orné, tranches marbrées bleues (reliure de l’époque)
Première et unique édition espagnole de ce roman erotico-comique gothique d’Élisabeth Guénard.
Entrée tardivement en littérature, Élisabeth Guénard impressionne par sa productivité : on dénombre pas moins de 300 romans, publiés sous divers pseudonymes. Bien qu’elle ait touché à tous les genres, du roman sentimental à la brochure politique, on considère généralement ses œuvres comme marquées par le conformisme. C’est sans compter le fait que, sous les pseudonymes de « A. L. Boissy », « J. H. F. Geller » ou encore « Faverolles, ancien officier de cavalerie », Élisabeth Guénard publiait également des romans érotiques.
Les capucins fait le pont entre ses textes érotiques et le roman gothique : Joséphine, jeune femme d’une grande beauté mais simplette, est séduite par le père Durolet, qui l’entraîne dans son « cabinet noir » pour en faire sa maîtresse.
Il est étonnant qu’une romancière dont la production est aussi marquée par la dualité ne se soit pas davantage exprimée sur le mode du gothique ; les critiques le décrivent en effet, de manière contradictoire, comme à la fois subversif et conservateur.
Il s’agit, en outre, d’un assez rare exemple de gothique français ; que Les capucins ait circulé jusqu’en Espagne nous montre bien que le phénomène ne s’arrêtait pas aux frontières de l’Angleterre. L’ouvrage est illustré de deux gravures qui appuient les références gothiques du roman. Il sera réimprimé en 1884 (J. Miret)
Nous n’avons pu localiser qu’un seul autre exemplaire, à Barcelone (OCLC).
Le premier texte est suivi d’une brochure politique, édition originale de 1851, El libro de la democracia. L’auteur y décrit une « révolution démocratique » touchant toute l’Europe et enjoint l’Espagne de faire le deuil de son parti progressiste. Le règne d’Isabelle II d’Espagne, en effet, est une période de trouble, de modernisation difficile et d’instabilité politique qui met en danger le système des trois partis en vigueur en Espagne au XIXe siècle.
PROVENANCE : « Loro Luigi », notes manuscrites sur les gardes datées 1858. Non identifié.
Fines mouillures et taches marginales sur les tout derniers feuillets du volume.
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