[SCUDERY] - Mathilde
The staging of female homosexual desire in the 17th century
[SCUDERY (Madeleine de)]
Mathilde. Dédiée à Monsieur frère unique du roy.
Paris, Edme Martin et François Eschart, 1669.
In-8° (179 x 116 mm, hauteur : 172 mm), 413 - [2] - [3] bl. pp. (A-Z8 Aa-Cc8), basane marbrée, dos à 5 nerfs noirci orné, tranches à mouchetures rouges et brunes (reliure de l’époque).
Deuxième édition, fort rare, publiée anonymement à l’instar de la première parut en 1667. Les Jeux (pp. 3 à 81) servent de préface à l’ouvrage.
Cette nouvelle traite des jeux d’esprit, de l’amitié et de l’amour, en mettant naïvement en scène Pétrarque et Laure au sein de leur bien-aimé Vaucluse. Cependant Mme de Scudéry y suggère, tout au long, bien plus et notamment l’inconcevable, le désir d’une femme pour une autre femme. Ainsi, un épisode voit Mathilde, par un « pseudo-travestissement », jouer, à l’insu de Laure, le rôle de l’amoureux désiré, Pétrarque, dans un jeu de séduction poétique anonyme. Une Laure qui deviendra le seul et unique objet de désir de Mathilde : « Elle avoit le portrait de Laure dans sa chambre & tous les vers de Pétrarque dans son cabinet » 1.
Madeleine de Scudéry (1607-1701), femme de lettres dite « l’illustre Sappho », voit son œuvre littéraire marquer l’apogée du mouvement précieux. Les « samedis de Mlle de Scudéry » de leurs conversations érudites et galantes avec, entres autres, Mmes de La Fayette et de Sévigné, en donnèrent longtemps le ton. Elle publia avec un grand succès de longs romans galants à clé dépourvus de toute vraisemblance historique où se reconnaissent aisément les portraits de ses contemporains.
PROVENANCE : « Au sieur de Mutiny » (non identifié), mention manuscrite au titre, XVIIe siècle.
Manque à la BnF, 1 seul ex. dans les fonds catalogués des bibliothèques publiques françaises (Avignon, 8° 8770).
Petit manque angulaire marginal au f. 3 et au dernier f. de garde, mouillure claire marginale en tout début de volume et petites mouillures marginales dans la seconde moitié du volume, quelques rousseurs ; Tchemerzine - X, 286 la cite sans vraisemblablement jamais ne l'avoir vue.
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