BARRÈS / LE MEILLEUR - La mort de Venise
« Il y a des décors épatants, et non faits encore »
BARRÈS (Maurice) / LE MEILLEUR (Georges, ill.)
La mort de Venise
Paris : Editions René Kieffer, 1920
In-4° (264 x 214 mm) [1] pl. - 126 pp. – [1] f. bl. – [44] pl., maroquin vert, dos lisse orné à la plaque doré mosaïqué, décor à la plaque doré mosaïqué de maroquins Lavallière et rose pâle, charnières cuir, encadrement intérieur d’une triple filet doré et fleurons à froid, contregardes et gardes de brocard à fil métallique, gardes de papier marbré doré, tête dorée, couvertures et dos conservés, éui bordé (reliure signée RENÉ KIEFFER au contreplat supérieur et avec son étiquette imprimée à la première garde blanche)
Exemplaire sur papier Whatman, non numéroté, portant la mention « Imprimé pour Monsieur René Kieffer », à l’instar des 70 exemplaires en grand papier. Il est enrichi, comme les 20 exemplaires de tête, d’une aquarelle originale signée de Le Meilleur et de 3 états des eaux-fortes (dont l’eau forte pure et un état intermédiaire avec remarque). Suivent 180 sur vélin de cuve pour un tirage total de 250 exemplaires.
Il est truffé de 3 cartes postales autographes signées et d’une lettre autographe signée de Georges le Meilleur à René Kieffer (1913-1925). La plus ancienne, envoyée de Venise en 1913, témoigne non seulement de l’amorce du travail de documentation effectué par Le Meilleur, mais aussi du rôle de Kieffer dans le choix de l’illustration : « Le travail marche en plein mais je suis contrarié par ce temps qui est très changeant. Malgré cela j’ai déjà beaucoup de documents et il n’y aura qu’à choisir à mon retour. Il y a des décors épatants, et non faits encore. C’est là-dessus que je porte mon effort. »
L’ouvrage est habillé d’une reliure à décor floral à la plaque mosaïqué, emblématique du travail de Kieffer dans l’après-guerre et distincte de la reliure éditeur (décor à la plaque représentant le lion de Saint-Marc sur un fond à motif floral).
Georges le Meilleur (Rouen : 1869-Amfreville-la-Mi-Voie : 1945) donne 22 eaux-fortes inspirées par les panoramas de Canaletto. Il intervient pour la première fois comme illustrateur d’un ouvrage. Il avait déjà exposé trois fois au Salon des artistes français (peintures) et deux fois au Salon de la société nationale des Beaux-Arts (gravures sur bois). Dans l’entre-deux guerres, il illustrera notamment Verhaeren et Alfred de Musset, mais ne collaborera plus avec Kieffer.
« C’est à Venise que j’ai décidé toute ma vie », écrivait Maurice Barrès dans Le culte du moi (1892) ; inspiré par ses nombreux voyages à la Serenissima, cet essai poétique parut pour la première fois dans le recueil Amori i Dolori Sacrum (1902). Commencée avant le début de la Grande Guerre (les plaques des eaux-fortes portent la date de 1914), l’édition Kieffer ne fut finalisée qu’en 1920.
Sanjuan 18 ; Monod 1021 ; Carteret IV, 60 : « belle édition recherchée et cotée »
Dos insolé
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