BEAUFILS - La vie de la vénérable mère Jeanne de Lestonac
L'exemplaire de la duchesse de Berry en riche reliure romantique
[BEAUFILS (P. Guillaume)]
La vie de la venerable mere Jeanne de Lestonac, fondatrice de l'ordre des religieuses de Notre-Dame.
Toulouse : Pierre Robert, 1742
In-12° (155 x 96 mm) de [1] f. de p. - xx - 394 - [3] ff. der. v. bl., maroquin vert, dos à 4 faux-nerfs orné mosaïqué de maroquin brun et rouge, décor à la plaque doré et à froid mosaïqué de maroquin bleu et rouge, roulette sur l'extrémité des coupes, roulette intérieure, tanchefiles chapiteau de soie multicolore rose, jaune et blanche, tranches dorées, double signet de soie bleue (reliure postérieure, vers 1825)
Rare édition originale, jamais réimprimée, de la vie de Sainte Jeanne de Lestonnac, fondatrice de l’ordre des religieuses de Notre-Dame. Elle est illustrée d’un portrait gravé au burin par F. Baour et dessiné par Despats.
Jeanne de Lestonnac (1556-1640), nièce du philosophe Michel de Montaigne, grandit à une époque où sévissent en France les guerres de religion entre les promoteurs de la réforme protestante et les défenseurs de la tradition catholique. Alors que sa mère Jeanne Eyquem de Montaigne (sœur du philosophe Montaigne) est une fervente calviniste, son père Richard de Lestonnac reste très attaché à sa foi catholique. Elle épousa en 1572 le baron Gaston de Montferrand-Landiras dont elle eut 7 enfants. Des 7 enfants seulement quatre survivent : elle-même devient bientôt veuve. Après avoir éduqué ses cinq enfants, Jeanne de Lestonnac songe à réaliser un désir déjà vif durant sa jeunesse : se donner entièrement à Dieu dans la vie religieuse. Elle choisit une des communautés les plus austères : celle des moniales cisterciennes feuillantines de Toulouse. Sa santé n’y résiste pas. Après quelques mois elle doit renoncer à ce genre de vie. Cet échec la désole et la plonge dans l’obscurité spirituelle. Jeanne découvre que, pour elle, suivre Jésus et se consacrer à lui passe par le service des autres : « tendre la main ». Consciente du rôle croissant de la femme dans la société, elle s’engage alors, avec quatre compagnes, dans une nouvelle forme de vie religieuse qui lie action et contemplation pour l’éducation de la jeunesse, comme Marie Notre-Dame. Marie sera le modèle et la protectrice de l’œuvre. Elle fonde en 1607, à 51 ans, une nouvelle congrégation religieuse : la Compagnie de Marie-Notre-Dame, dont la tâche essentielle sera l’éducation des jeunes filles. Elle ouvre à Bordeaux la première école de filles dont le projet éducatif s’inspire d’influences reçues : les idées de Montaigne, la réforme protestante et la spiritualité ignatienne. À la mort de Jeanne de Lestonnac en 1640 la congrégation compte 30 maisons, rien qu’en France. De son vivant, Michel de Montaigne, parla de sa nièce en ces termes : « Très pieuse, d’humeur joyeuse, intelligente et belle, la nature en avait fait un chef d’œuvre, alliant une si belle âme à un si beau corps et logeant une princesse en un magnifique palais ». Jeanne de Lestonnac est béatifiée en 1900 par le pape Léon XIII et canonisée le 15 mai 1949 par le pape Pie XII.
PROVENANCE :
- Marie-Caroline de Bourbon-siciles, duchesse de Berry, avec l'ex-libris gravé armorié de sa « Bibliothèque de Rosny » contrecollé au contreplat supérieur. N°2346 du Catalogue de la riche bibliothèque de Rosny (Paris, 1837, p. 207) avec cette mention : « Riche reliûre. (sic) »,
- « Donné à M. de [gratté] par le R. P. [gratté] en 1871 », mention manuscrite à l'encre brune en haut de la première garde blanche.
Papier légérement et uniformément bruni, petit manque au coin inférieur intérieur du portrait entrainant la perte d'un petite partie de la surface gravée et notamment de la fin de la signature du graveur sc[ulp.].
Suivez-nous !