BERNARDIN DE SAINT PIERRE - Paul et Virginie
« La gravure sur bois n’avait pas osé ce qu’elle a fait pour ce livre »
BERNARDIN DE SAINT PIERRE (Jacques-Henri)
Paul et Virginie
Paris : Curmer, 1838
In-4° (269 x 182 mm) [10] ff. - lvi – 458 pp. – [1] f. chagrin brun, dos lisse orné à la plaque, encadrement sur les plats avec décor à la plaque à froid et à l’or, initiale « P » au centre du plat supérieur, filets sur les coupes, filets intérieurs, tranches dorées, gardes de papier moirée (reliure de l’époque signée « SIMIER R. DU ROI » au dos).
Célèbre édition de Paul et Virginie, à l'initiative de l'imprimeur Curmer, considérée comme un chef d’oeuvre de l’illustration du XIXe siècle. Elle est conservée dans une reliure romantique à décor de fers rocaille commandée par Curmer dernier à Simier. L’ouvrage parut en 30 livraisons entre mars 1836 et décembre 1837.
L’illustration, réalisée d’après Tony Johannot, Louis Français, Ernest Meissonier, Paul Huet, Louis Steinheil, Eugène Isabey, ou encore Marville, se compose de près de 450 vignettes sur bois in-texte, de 9 gravures sur bois hors-texte, de 7 portraits gravés sur acier et d’une carte mise en couleurs. Les hors-textes sont tirés sur chine appliqué, avec la légende imprimée sur la serpente.
Tony Johannot, qui signe les portraits des personnages, est donné comme illustrateur principal ; mais l’on admire également aujourd’hui les quelque 130 paysages et vues dessinés par Meissonier.
Curmer apporta un grand soin à l’édition et investit dans Paul et Virginie près de 230 000 francs, dont 29 000 francs de dessin, 32 000 francs de gravure, et 11 000 francs de gravure en taille-douce (Beraldi, p. 271). Une note manuscrite, découverte dans son exemplaire personnel, exprime toute l’importance qu’il accordait à l’ouvrage :
« Grâce à toi mon cher livre, j’ai étudié la typographie et j’ai été assez heureux pour lui faire faire quelques progrès, quand on pouvait la croire aux dernières limites de la perfection ; j’ai conduit la fabrication du papier dans une voie nouvelle ; j’ai fait une révolution dans la manipulation de l’encre typographique ; la gravure sur bois n’avait pas osé ce qu’elle a fait pour ce livre. Mais aussi quels dessins ! Ou plutôt quels chefs-d’oeuvre ? C’est avec cet ouvrage que Français et Meissonier ont fondé leur juste réputation [...] Maintenant, suis ta destinée ! quand je quitterai cette terre, où tu auras encore une longue carrière à parcourir avant que nous nous retrouvions confondus dans une même poussière, que Dieu t’accompagne comme mes souhaits [...] » (Vicaire VII)
Particularités de l’exemplaire :
- hors-texte sur chine contrecollé avec serpentes légendées sauf comme il se doit pour le portrait à la sphère et le frontispice,
- titre à l’adresse de la rue de Richelieu,
- 9 lignes à la dernière page de la préface,
- cahier correctement chiffré 25 à la page 193,
- correction de la phrase à la fin de la table des dessinateurs et graveurs, on lit : " Tous les dessins des grandes lettres de la Flore sont de M. François" en lieu et place de "Tous les dessins des grandes lettres sont de M. François",
- premier cahier de la notice sur B. de Saint-Pierre signé b et IX à XVI ;- feuille 25 (pp. 192-200) en premier tirage,
- mention corrigée à la table,
- cul de lampe à la branche à la table des grandes vignettes,
- portraits de Madame de La Tour et du Docteur d’après Johannot,
- absence de la « bonne dame »,
- p. 316, 318 et 320 blanche et non numérotée,
- p. 317 non chiffrée porte le titre de La Chaumière indienne orné de deux médaillons gravés sur bois représentant Meissonier et Paul Huet (noms gravés dans l'ovale à gauche des portraits),
- p. 319 portant le faux-titre LA Chaumière indienne,
- portrait de la brahmine sans l’étoile.
L'exemplaire ne présente aucune rousseur. Aucun cahier décalé.
Dos et pourtour des plats légèrement insolé, restaurations anciennes aux coupes aux coins.
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