DUFRENOY - Élégies suivies de poésies diverses
Les poésies d'une des grandes teneuses de salon de l'Empire reliées au chiffre présumé de Lucien Bonaparte
DUFRENOY (Adélaïde-Gillette)
Élégies suivies de poésies diverses. 3ème édition, revue, corrigée & augmentée.
Paris, Alexis Emery, 1813.
In-12° (175 x 105 mm), [3] ff. - 231 pp. et 3 pl. h.-t., maroquin rouge à grain long, dos à 5 faux-nerfs orné, large encadrement de roulettes et filets dorés et à froid sur les plats avec fleurons en écoinçons et chiffre au centre, roulette sur l’extrémité des coupes, roulettes intérieures, tranches dorées (reliure de l’époque).
Édition en partie originale agrémentée de quatre jolies vignettes (dont une au titre) dessinées par Chasselat et gravées par Courbe.
Ces Élégies, parues pour la première fois en 1807, lui valurent le surnom de « Sapho française » en raison de leur ton aimablement érotique. Cette 3e édition parut en novembre 1813 soit à peine trois mois après la deuxième, fort vite enlevée malgré qu’elle fut tirée à 2000 exemplaires. Elle est augmentée d’une nouvelle élégie « La Reconnaissance » dédiée au comte de Ségur. De plus, Mme Dufrenoy profita de plusieurs avis pour faire quelques corrections à l’ouvrage. Le prix en était de 4 fr. ; 7 fr. en papier vélin ; relié à la Bradel, avec étiquette en or, 1 fr. de plus ; en veau doré sur tranche avec ornements riches et nouveaux, 5 fr. de plus.
Adélaïde-Gillette Dufrénoy (1765-1825), fille de Jacques Billet, joaillier de la couronne de Pologne, épousa à quinze ans, Dufresnoy, riche procureur au Châtelet de Paris, qui avait été l’homme de confiance de Voltaire. Sa demeure devint le rendez-vous des beaux esprits de l’époque, elle sentit dès lors se développer en elle une véritable vocation poétique. En 1811 et 1812, elle chanta le roi de Rome. En 1813, elle fit partie de la suite qui accompagna l’Impératrice Marie-Louise à Cherbourg.
Lucien Bonaparte (1775-1840), second frère de Napoléon Bonaparte, devient ministre de l’Intérieur sous le Consulat à partir du 24 décembre 1799, puis tribun en 1802. Il est fait prince de Canino le 31 août 1814 par le pape Pie VII, puis prince français en 1815. Il sera ensuite fait prince de Musignano en 1824 par le pape Léon XII et enfin prince Bonaparte par Grégoire XVI en 1837. Lucien Bonaparte s'intéressait beaucoup à la vie littéraire et notamment à la poésie. Il écrivit lui-même quelques ouvrages qui lui valurent un fauteuil à l'Académie française en 1803 à l'âge de 28 ans. Il était aussi un assidu du salon de Mme Récamier. Il composa deux poèmes épiques : Charlemagne (1814) et La Cyrnéïde ou la Corse sauvée (1819). Il avait été admis à l'Institut, et fut un des premiers protecteurs de Pierre-Jean de Béranger.
Quelques petites traces sur les plats, quelques rousseurs.
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