HUMBOURG / MASEREEL - Le Boy de sa Majesté
Kieffer et l'avant-garde
HUMBOURG (Pierre) / MASEREEL (Frans, ill.)
Le Boy de sa Majesté
Paris : René Kieffer, 1928
In-4° (261 x 205 mm), [3] ff. - 23 pp. - [1] f., demi-maroquin rouge orangé à bandes, dos lisse, décor à la plaque sur papier sur les plats, contregardes et gardes de papier marbré, tête dorée, couvertures et dos conservés (reliure de RENÉ KIEFFER, étiquette estampée sur la première garde blanche)
Édition originale, un des 200 exemplaires sur Madagascar (n° 21) après 10 sur Japon Impérial, pour un tirage total de 210 exemplaires.
Il est habillé d’une reliure à curieux décor géométrique foisonnant ; il semble s’agir de la reliure éditeur « demi-cuir » pour les ouvrages illustrés par Masereel, non documentée par Sanjuan et différente de la reliure éditeur « plein cuir » présentant un motif de rosace hexagonale.
Frans Masereel orne cet ouvrage de 7 bois gravés originaux dont 5 à pleine page. Masereel illustre pour les éditions René Kieffer un total de 4 livres, parus entre 1926 et 1928 : Les Pâques à New York de Blaise Cendrars, Découverte de Longview de Luc Durtain, Lampes à arc de Paul Morand, et enfin Le Boy de sa Majesté. Les éditions sus-citées diffèrent sensiblement du reste de la production de René Kieffer : menées sous la direction de l’artiste, mises en page par Jean Picart le Doux (Sanjuan, p. 275), elles témoignent d’un souhait de toucher un public de bibliophiles plus « avertis », sensible aux textes d’avant-garde, à la technique de reproduction des illustrations et à la qualité d’un « grand papier » ; elles sont d’ailleurs « les seules à recueillir une critique favorable dans le journal sélectif Arts et métiers graphiques ». (Sanjuan p. 135)
D’origine belge, Frans Masereel (1889-1972) se rapproche, au cours de la Première Guerre mondiale, des milieux pacifistes. Ses premiers travaux d’illustration, croqués sur le vif, ornent les pages de La Belgique occupée, du journaliste Roland de Marès. Établi en Suisse où il rejoint le militant Henri Guilbeaux, Masereel y expose ses premières séries de gravures sur bois, et rencontre un succès international. Son expressionnisme influencera les graveurs de l’après-guerre, et, pour ses « romans sans paroles » (dont Mon livre d’heures, 1919), il est considéré comme l’un des précurseurs du roman graphique.
Monod 6193 ; Sanjuan 101
Quelques frottements aux plats de papier
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