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LATERRADE / BONNET - Flore bordelaise

Les rarissimes et uniques 15 « empreintes naturelles » de la flore bordelaise de Laterrade

LATERRADE  (Jean-François) / BONNET (Marcellin-Éloi et J. E., père et fils, ill.)
Flore bordelaise ou description caractéristique des plantes qui croissent naturellement aux environs de Bordeaux, avec l’étymologie, le site, l’époque de la floraison, etc. ; leurs propriétés et leurs principaux usages ; précédée de notions élémentaires sur la botanique. Dédiée à M. le Comte de Lynch, Pair de France, Grand Cordon de la Légion d’honneur, maire honoraire de Bordeaux. Seconde édition, entièrement refondue et augmentée d’un essai de la flore de la Gironde.
Bordeaux, André Brossier, 1821.
In-12° (178 x 113 mm), 516 - [3] pp. - [1] bl. et 15 ff. de planches sous serpente, demi-basane, dos lisse orné, tranches naturelles (reliure de l’époque).

Naturselbstdruck en allemand, nature printing en anglais. Mais en français ? Impression naturelle ? Phytotypie ? C’est à dire « obtenir l’image d’un objet par impression de l’objet lui-même ». Cette technique, attestée chez Léonard de Vinci vers 1507, chez Jérôme Cardan en 1556, chez Alexis le Piémontais à peine plus tard, et alors limitée aux plantes, consistait en une impression directe du végétal « préalablement enduit d’un mélange d’huile et de noir de fumée ou encré ». On citera les squelettes de feuilles du Die Nahrungs-Gefässe in den Blättern der Bäume de Seligmann publié en 1748, sans oublier la tentative française de la Hyre au XVIIIe siècle.

Cependant la mise au point de la technique la plus aboutie dans ce domaine, selon un « procédé nouveau », revient à un certain Marcellin Bonnet assisté de son fils. On ne sait que très peu de chose sur cette technique qui « s’applique surtout aux plantes à fleurs simples et rend très-bien les plus légères découpures dans le feuillage », si ce n’est que chaque planche est obtenue par estampage du végétal lui-même sur la feuille de papier. En retournant celle-ci on peut voir au verso, la trace en relief de la plante, ce qui prouve que le dessin de la nervuration des feuilles, la silhouette et les teintes ont été transférés simultanément sur le vélin et par pression. Le procédé entraîne ici la destruction du végétal, ou du moins l’impossibilité de le réutiliser, faisant de chaque planche une oeuvre parfaitement unique.

MM. Bonnet, seuls ou en réunion, ont participé en tout et pour tout à trois ouvrages dont les exemplaires pour chacun d’eux ne se comptent guère plus que sur les doigts d’une main. Le premier est la Phyllographie ou histoire naturelle des feuilles [...] peintes par MM. Bonnet père et fils (Paris, Maugeret fils, Bonnet père et fils, 1809) dont seules les deux premières livraisons parurent accompagnées de 32 planches. Le deuxième, œuvre maîtresse, le Facies plantarum contient un nombre de planches variables suivant les éditions (de 45 à plus de 300 pour l’ex. de la BnF). Et enfin, le présent dont les 15 planches réalisées par Bonnet fils ne se rencontrent que dans quelques exemplaires de cette seconde édition de la Flore bordelaise.

Marcellin-Eloi Bonnet, né à Limoux en 1766, chirurgien oculiste, dépose à la mort de son père le 25 germinal an XI (15 avril 1803) ses lettres de maîtrise en pharmacie délivrées le 5 juin 1784 par les consuls de Limoux, sans pour autant renoncer à la chirurgie (son diplôme de chirurgie lui est accordé par le préfet de l’Aude). Il travailla en collaboration avec son fils dont on ne sait rien. Il figure encore sur l’état des pharmaciens de Carcassonne en 1821 mais le fait que le présent ouvrage fut réalisé par son fils seul laisse à penser qu’il dût mourir l’année même ou du moins qu’il ne fut pas capable d’y prendre part. Il fut membre de la Société linnéenne de Bordeaux 2 et son ex-libris gravé à la fin du XVIIIe siècle par le Montpelliérain Baumes ainsi que son Recueil de pièces authentiques sur l’efficacité des pilules stomachiques (Carcassonne, 1818), le disent membre de l’Académie de Turin 3.

PROVENANCE : René GUYOT (1874-1970), membre fondateur de la Société d’Étude et de Vulgarisation de la Zoologie agricole qu’il présida en 1933 et 1934 4 et avant à son « oncle Bynard ».

Rousseurs marginales, provenances inscrites au stylo à bille de couleur bleue sur les premières gardes blanches, épidermures sur les mors ; Pritzel 5576 ne cite pas les planches ; L’exposition « Botanica in originali » présentée par la BnF en 1993 ne fait pas mention de l’ouvrage et l’institution n’avait peut-être pas fait le lien bien qu’elle en possède un exemplaire ; Cave se basant vraisemblablement sur le livret de ladite exposition ne le cite donc pas non plus.

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