RENARD - Lettres inédites d’un amnistié
« Vous avez fait une action grande. Vous ne pouviez être que condamné — ou glorifié » (Victor Hugo)
RENARD (Jules)
Lettres inédites d’un amnistié
Amiens : Imprimerie du progrès de la Somme, 1880
In-16° (152 x 106 mm), 302 pp., cartonnage à la Bradel, demi-toile verte à coins, tête rouge, couvertures conservées (reliure de l’époque)
Édition originale pour laquelle il semble n’y avoir pas eu de grand papier.
À travers ce recueil de 68 lettres, datées d’août 1870 à juin 1879, Jules Renard (1849-1927, à ne pas confondre avec son homonyme auteur de Poil de Carotte) fait le récit de sa participation à la Commune de Paris.
Enrôlé volontaire lors de la guerre franco-allemande de 1870, Jules Renard rejoint la Commune où Louis Rossel l’engage comme secrétaire particulier. Nommé par lui commandant d’état-major, Renard est chargé à ce titre de l’organisation de la garde nationale.
Horrifié par l’exécution de Rossel le 27 novembre 1871, Jules Renard prend la décision de se constituer prisonnier « afin d’être une protestation vivante contre cet acte sanguinaire » (p. 111).
Condamné à la déportation, l’ex-communard prie Victor Hugo de lui faire parvenir un exemplaire des Misérables. L’écrivain lui répond : « Vous avez fait une action grande. Vous ne pouviez être que condamné —ou glorifié » (p. 124. Hugo interviendra par ailleurs en sa faveur auprès du Rappel).
Jules Renard passe quatre ans sur la presqu’île Ducos avant d’être transféré à l’île des Pins. Il est finalement gracié le 15 janvier 1879, sur recommandation de Gambetta et de René Goblet, maire d’Amiens.
PROVENANCE : Ex-libris héraldique gaufré doré au contreplat supérieur, d'or au chef d'azur chargé de trois étoiles ; au chevron de gueules pointant en abîme ; accompagné d'une hermine en pointe, fin du XIXe siècle ; non-identifié.
Quelques lettres de fin de lignes ont fait à la page 83 les frais du couteau du relieur.
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