RUBICHON - De l’Angleterre
Poursuivi en Angleterre pour attaque contre la Constitution
RUBICHON (Maurice)
De l’Angleterre
Londres, J. Booker & H. Colburn, 1811
In-8° (217 x 140 mm), [2] ff. - xx pp. - 509 pp., plein veau estampé sur les plats d’un quadrillage à la façon « cuir de russie », dos à 5 faux-nerfs orné, encadrements de filets et roulettes sur les plats, roulettes intérieure, tranches marbrées (reliure anglaise de l’époque)
Édition originale (on connaît des exemplaires parus à la même date à l’adresse de Dulau & co) de cet ouvrage qui fit scandale en Angleterre. Ex-dono gratté : « Monsieur Le Bosy... [?] / de la part de son très humble / & dévoué serviteur / [signature illisible] »
Royaliste dévoué, l’économiste grenoblois Maurice Rubichon émigre à Londres à la Révolution. Là, offusqué par la multiplication des réquisitoires contre l’Espagne, il entreprend la rédaction de De l’Angleterre, critique enflammée du gouvernement, de la politique et du système judiciaire de la Grande-Bretagne. Comparant l’Angleterre à la France des Bourbons, Rubichon avance que toutes les « libertés » dont jouissent les anglais sont les vestiges d’institutions catholiques, tandis que le pays doit ses malheurs « aux institutions que depuis plus de cent ans la philosophie a enté sur sa constitution. » (p. ii) Rubichon s’en prend à la chambre des communes, « soit-disant partie démocratique du gouvernement anglois » (p. 6) qu’il déclare rongée par la corruption, à la chambre des pairs impotente ; il déplore l’attention portée à la manufacture au dépend de l’agriculture, à l’éducation et à la justice au détriment de la religion, et — bien qu’il soit esclavagiste —compose une critique mordante de l’administration politique et économique des colonies.
L’ouvrage fait scandale en Angleterre, où Rubichon est poursuivi pour attaque contre la constitution. Il gagne le procès, mais se ruine en frais judiciaires ; aussi le second tome annoncé ne paraît-il qu’en 1819. Une première édition française est publiée chez Le Normant en 1815.
Rubichon regagne la France en 1814, puis aux Cent jours fuit en Espagne et en Italie. Il y compose une série d’études sur les enquêtes réalisées par le gouvernement anglais sur la situation économique en Grande-Bretagne. Il fera également paraître De l’agriculture en France, ouvrage dans lequel il se désespère de l’extinction du système féodal.
PROVENANCE : Famille Doulcet au Château du Vigneux (Veauches). Tampon humide « DOULCET / LE VIGNEUX » à la première garde blanche. Charles Cholat fait édifier le château du Vigneux en 1883. Sa fille Hélène (1908-1990), épouse du Baron Pierre Doulcet, hérite de la propriété.
Quelques rousseurs aux premiers feuillets. Légers frottements à la reliure.
2 bibliothèques en France pour l’édition originale : Lyon, Boulogne-sur-mer (à l’adresse de Dulau & Co) Quérard VIII, 275
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