TABARAUD - Seconde lettre à M. de Beausset
L’exemplaire du roi Jérôme Bonaparte puis de son fils le prince Jérôme-Napoléon
TABARAUD (Mathieu-Mathurin)
Seconde lettre à M. de Beausset, ancien évêque d’Alais, membre du Chapitre impérial de Saint Denis et conseiller-titulaire de l’Université impériale ; pour servir de supplément à son Histoire de Fénélon
Limoges, Barbou, s. d. [1810].
In-8° (209 x 132 mm) de [1] f. - vi - 246 pp., demi-basane maroquinée havane à grain long, dos lisse orné avec chiffre couronné en queue, tranches jaunes (reliure de l’époque).
Édition originale rare imprimée sur papier bleuté. Elle est toute relative au jansénisme, l’auteur y plaide nettement sa cause, et blâme tout ce que l’on a fait contre lui. Les papes, les évêques, le clergé, les jésuites, tous se sont trompés en poursuivant une secte chimérique 1.
Mathieu-Mathurin Tabaraud (1744-1832), supérieur du collège de Pezenas, de celui de la Rochelle puis au commencement de la Révolution, supérieur de l’Oratoire de Limoges, son pays natal, se prononça par 3 écrits contre les innovations de l’assemblée constituante. Dénoncé par le club des Jacobins de Limoges, il se retira à Lyon puis à Paris. Après les malheurs du 2 septembre, il s’enfuit de Rouen où il était et se réfugia à Londres pendant 10 ans. Il y rédigea la partie politique du Times, travailla à l’Oracle, à l’Anti-Jacobin-Review et traduisit les Réflexions soumises à la considération des puissances combinées de Bowles. Il profita du Concordat de 1801 pour rentrer en France. Fouché, son ancien confrère, le fit porter sur une liste pour l’épiscopat mais il préféra se retirer en Province. Censeur de la librairie en 1811, il fit la guerre aux ouvrages qui contrariaient ses idées jansénistes. Il est l’auteur d’un nombre important de brochures ou ouvrages plus conséquents, le plus souvent d’inspiration janséniste.
PROVENANCE :
- Jérôme Bonaparte, avec son chiffre couronné 2. Roi de Westphalie de 1807 à 1813 puis prince de Montfort.
- Napoléon Joseph Charles Paul Bonaparte, dit Napoléon-Jérôme ou « Plon-Plon » avec son tampon humide sur la page de titre. Prince français, comte de Montfort, de Meudon et de Moncalieri. Fils du précédent.
- Guillaume Louis Joseph René Fage (1848 - 1929) avec son ex-libris gravé au premier contreplat. Avocat au barreau de Limoges. Président de la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Corrèze. Directeur avec A. Leroux des Archives historiques de la Manche et du Limousin. Il avait formé une bibliothèque limousine de près de 4000 numéros.
Quelques rousseurs, petit manque en marge haute au dernier feuillet ; dos, tranche supérieure et gouttière noircis lors de l’incendie des Tuileries par les communards en 1871. Ce sont alors là que se trouvaient les bibliothèques des princes. Il s’agit donc de l’un des rares exemplaires qui survécu aux flammes.
1 L’Ami de la religion journal et revue ecclesiastique, politique et litteraire, Paris, Le Clerc et Cie, 1832, vol. 73, pp. 98-99
2 OHR - 2661, fer n°4
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