ANONYME - La babilone de l’apocalypse, sermon sur ces parolles de l'Apocalipse cha. 18, v. 4

ANONYME
La babilone de l’apocalypse, sermon sur ces parolles de l'Apocalipse cha. 18, v. 4
s. l., s. d. (entre 1676 et 1709)
In-12° (192 x 127 mm), [19] ff. manuscrits à l’encre noire sur papier vergé filigrané aux initiales « PC », couverture d’attente de papier vergé filigranée à la cloche couronnée et aux initales « PD ». (travail de l'époque)

L’auteur non identifié de ce sermon, apparemment inédit, prêche que la Babylone mystique évoquée dans l’apocalypse de Saint Jean ne représente pas la Rome païenne : il s’agirait en réalité de la Rome papale, vouée à périr à l’image de Sodome. Dieu mettrait dès lors en garde ses fidèles en les enjoignant de la fuir avant d’être souillés par ses péchés et de « partager ses playes ».

L’identification de Rome à Babylone constitue l’un des topoï de la rhétorique protestante, particulièrement dans le contexte de la Révocation de l’édit de Nantes. Ainsi l’auteur accuse l’Eglise romaine de s’adonner au culte des idoles, de se complaire dans des mœurs impures, d’avoir perpétré des crimes contre les fidèles de dieu et de les tromper par de fausses promesses, qualifiant tout bonnement la papauté d’antéchristique. Dans un mouvement de résistance face à ce pouvoir corrompu, il condamne l’apostasie des protestants convertis au catholicisme et exhorte ses « frères » à continuer d’organiser leurs assemblées.

La prédication protestante étant, à cette période, d’abord restreinte puis clandestine, l’oralité du sermon tend à se perdre au profit d’une circulation textuelle des idées. A ce titre, ce sermon, destiné à être prononcé devant une assemblée, constitue un témoignage  de la persistance du culte en dépit des persécutions.

Malgré nos recherches, nous n'avons pas pu recenser d'autres copies manuscrites de ce texte.

Il faut enfin, mes chers freres, que nous continuies nos mutuelles assemblees, puisque dieu nous lordonne expressement dans sa parolle ; imitez le zelle de nos peres, et celluy des premiers chretiens quy sessemblerent toujours, ou publiquement, ou secretement, nonobstant les cruelles, et sanglantes, persecutions, ou leur pieté les exposait

Taches et manques de papier à la couverture, taches claires.