DE LA MONNOYE - Noei Borguignon de Guy Barôzai
« Turelurelu, Patapatan »
[DE LA MONNOYE (Bernard)]
Noei Borguignon de Guy Barôzai. Cinqueime edicion reveue; & augmentée de lai Note de l’ar de chécun des Noei, &c.
En Bregogne, 1738
In-12° (170 x 96 mm), [3] ff. -112 pp. - 24 pp. - 302 pp. – xii - [1] f. , veau havane, dos à cinq nerfs ornés, tranches dorés, roulettes sur les coupes.
Célèbre recueil de 35 chants de Noël en patois bourguignon.
On connaît plusieurs éditions de l’ouvrage à la date de 1738 portant toutes la mention de « cinqueime edicion ». Celle-ci comporte le glossaire des mots bourguignons établi par l’auteur (paru pour la première fois en 1720), 12 feuillets de musique (à l’adresse de Ballard, Paris) et un « Éloge funèbre de Mr. de la Monnoye » traduit en français par Gilles-Germain Richard de Ruffey. Cette dernière pièce semble être absente des autres éditions de 1738 et des éditions postérieures.
Aimé Piron, poète dijonnais, compose au cours des dernières années du XVIIe siècle quelques « noëls » en patois bourguignon. Inspirés par les « hymnes vulgaires » du XVe siècle, au contenu parfois grotesque, voire grossier, ces chants aux accents populaires suscitent l’enthousiasme. Mais Bernard de la Monnoye (1641-1728), compatriote d’Aimé Piron quatre fois lauréat du prix de l’Académie, se montre critique. Vexé, Piron le défie de le surpasser ; ce que de la Monnoye réussit brillamment avec ses premiers Noei, parus en 1700 chez Jean Ressayre (Dijon). Le poète adopte le pseudonyme de « Barôzai », allusion à la fois aux vignerons dijonnais vêtus de bas à coins roses et au « bec rosé » par l’alcool.
« Il n’y a presque pas de famille bourguignonne qui n’ait son exemplaire », affirme Fertiault dans sa préface à l’édition de 1842. « Chez ceux qui n’en ont pu avoir, pour une raison quelconque, l’exemplaire imprimé, on est sûr d’en trouver au moins une copie manuscrite. Ce recueil s’est peut-être copié autant de fois que les 16 éditions ensemble ont fourni d’exemplaires au commerce. [...] Nous en avons sous les yeux un exemplaire, qu’on ne peut comparer qu’à une seule chose : au paroissien d’une vielle bigote qui a marmoté ses prières dessus pendant plus de soixante ans. On y voit l’usure de l’empreinte crasseuse des doigts marquée d’une façon si vigoureuse qu’il faut que plusieurs générations se soient délectées du chant journalier de ces malins cantiques. » (pp. xxxv-xxxvi)
À la capitale également, les Noei font fureur : on les chante sur les airs de Lulli.
Quérard en 1830 (Supercheries, 462) dénombre 28 éditions de l'ouvrage.
Quelques frottements notamment aux coins, petit manque à la coiffe de queue.
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