GAUTIER - Émaux et camées

GAUTIER (Théophile)
Émaux et camées
Paris : Poulet-Malassis et de Broise, 1858
In-12° (183 x 115 mm) [1] f. - [1] pl. - 230 pp. - [5] ff manuscrits, demi-chagrin vert, dos à 4 faux-nerfs, tranches mouchetées (reliure de l'époque).

Exemplaire sur excellent vélin fort (en partie azuré) de la 3ème édition, en partie originale car augmentée de 9 poèmes (Odelette anacréontique, Fumée, Apollonie, L'Aveugle, Lied, Fantaisies d'hiver, La Source, L'Art, Buchers et tombeaux) par rapport à la première (1852) et la deuxième (1853), du dernier et plus célèbre recueil de Théophile Gautier. On a ajouté à la reliure, sur 5 ff. manuscrits à l’encre brune, la copie de deux pièces (« Les accroche-coeurs » et « Les Néréïdes ») parues dans l’édition de 1853 mais omises dans la présente. Le copiste, non-content de soigner sa calligraphie, a inséré bandeaux et culs-de-lampe dans le gout ce ceux présents dans l'ouvrage. L'édition est illustrée en frontispice d’un superbe portrait de Gautier dessiné par Émile Théron et loué par Boucher, dans son Iconographie Générale de Theophile Gautier, comme l’une des plus beaux de l’auteur.

Dans son exemplaire, Étienne Cluzel avait écrit cette intéressante note bibliographique : « L’édition contient neuf pièces de plus que celle de 1853 mais les Néreides et les Accroche-cœur ne s’y trouvent pas. En réalité l’étourdi Poulet-Malassis (Gautier dixit) avait copié la 1ère édition, de telle façon qu’il avait oublié les 2 pièces ci-dessus. De plus la pièce intitulée « l’Art » aurait dû clore le volume dont elle résume l’idée. Malassis avait ignoré qu’il y avait eu déjà une 2e édition, et la présente seconde dû être qualifiée de troisième. »

Dans ce recueil au vers ciselés, Gautier s’écarte du romantisme pour tendre à une composition plus rigoureuse. Il donnera sa première impulsion au mouvement parnassien dont les membres étaient soudés par un travail sur « l’artisanat du style ». Baudelaire (avec qui Gautier partage ici un éditeur en la personne de Poulet-Malassis) admirait ce recueil pour sa perfection formelle et pour le parti que son auteur prenait en faveur de « l’art pour l’art ».

Quelques frottements, infimes manque de papier sur le plat supérieur.