MOLIERE / HÉMARD - Le malade imaginaire
Une irradiante reliure dessinée par Pierre Legrain
MOLIERE [POQUELIN (Jean-Baptiste)] / HÉMARD (Joseph, ill.)
Le malade imaginaire
Paris : René Kieffer, 1921
In-4° (255 x 175 mm), [1] f. bl. - [1] f. - [1] pl. - [1] f. - XVIII pp. - 228 pp. - [2] ff. - [88] pl., maroquin brun, dos lisse et plats ornés d’un décor à la plaque doré et mosaïqué de maroquin orange et beige, titre argenté au centre du plat supérieur, charnières cuir, encadrement intérieur d’un quintuple filet, contregardes et gardes de soie à fil métallique, gardes de papier marbré doré et argenté, tête dorée, couvertures et dos conservés, étui bordé (reliure signée RENÉ KIEFFER - INV / PIERRE LEGRAIN au contreplat supérieur et avec l’étiquette dorée du premier à la première garde blanche)
Exemplaire sur Japon, non numéroté, portant à la justification la mention autographe « Réservé/ pour ma bibliothèque personnelle / René Kieffer ». Il est agrémenté d’une aquarelle originale (dessin non retenu) et d’une suite en bistre, à l’instar des 50 exemplaires de tête. Suivent 50 sur vélin avec suite en bistre et dessin original puis 450 sur vélin pur fil, pour un tirage total de 550 exemplaires numérotés.
L’ouvrage est truffé de 4 lettres autographes signées dont 3 sont de Hémard. La première est rédigée sur une carte postale de Nogent-le-roy. La deuxième, datée d’août 1924, écrite en phonétique, signée Josephhémarre, surnomme Kieffer « vieux Krabe ». La troisième adressée « à [son] cher maëstro » lui demande des « défets de Micromégas [...] pour une exposition » au Musée des Arts Déco. La dernière lettre, signée par Henri Roger, préfacier de l’ouvrage, le félicite pour cette édition et « pour tant d’autres oeuvres qui font l’ornement de [sa] bibliothèque ».
Il est revêtu d’un riche décor à la plaque doré et mosaïqué établi sur un dessin de Pierre Legrain. Legrain et Kieffer collaborèrent de 1919 à 1923 à la réalisation de reliure pour Jacques Doucet.
L’illustration se compose de 87 dessins humoristiques coloriés au pochoir dont 12 hors-texte, 63 vignettes, 7 bandeaux et 5 culs-de-lampe. Ils représente notamment des médecins correspondant aux stéréotypes du XVIIe siècle. Hémard réalise des portraits de plein pied des personnages lors de leur première entrée en scène.
L’édition est clairement destinée à un public de médecins bibliophiles. La préface d’Henri Roger, doyen de la faculté de médecine, donne une analyse des rapports de Molière à la médecine, aux médecins et à leurs pratiques. Il évoques les décalages entre la peinture que fait Molière des médecins et la réalité de l’époque.
Joseph Hémard (1880-1961) débute comme décorateur de papier peint, puis contribue à plusieurs journaux humoristiques (Les Hommes du Jour, Le Rire, l’Assiette au Beurre, etc.). En 1912 paraît aux éditions du Sourire Trente tableaux d’Histoire de France, dont il signe à la fois le texte et l’illustration : échec critique retentissant. Kieffer fait cependant appel à lui pour l’édition D’ung paouvre qui avait nom le Vieulx par chemins qu’il dirige chez Crès (1914). Le succès est cette fois au rendez-vous, marquant le début d’une fructueuse collaboration : Hémard illustre pour les éditions Kieffer neuf ouvrages. Nombre des illustrateurs dits « humoristiques » auxquels Kieffer fera appel choisiront d’ailleurs de s’inspirer du style de Hémard.
Le Malade imaginaire, comédie ballet, met en scène Argan, hypocondriaque né, veuf, époux en secondes noces de Béline, impatiente de voir son mari mourir pour en hériter. Argan lui, compte marier sa fille Angélique à un médecin.
Monod 8271 ; Sanjuan 26
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