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Bibliothèque Kieffer

[CURIOSA] - Chanson des Théâtres et des Bals de Paris

Curieuse chanson en vers, scandaleuse, majoritairement inédite, qui épingle tour à tour nombre de personnalités du Paris artistique de l’époque

[COLLECTIF, Joachim DUFLOT (?)]
Chanson des Théâtres et des Bals de Paris
1840
2 pp. 1/2 in-4° (251 x 154 mm), texte sur deux colonnes, écriture cursive à l’encre brune.

Elle est inscrite sur les gardes blanches à la fin du troisième tome d’un exemplaire du Monde Dramatique. On joint donc les tomes III (1836, 496 pp.) et IV (1837, 416 pp.) du Monde dramatique, EO, 2 vol. in-4°, demi-chagrin rouge de l’époque, mors partiellement fendus, rousseurs.

La chanson commence ainsi, par le refrain :

Venez écoutez mes leçons
Scandaleuses et très-critiques !
Ce sont des récits dramatiques
Contés sous formes de chansons.

Suivent 24 scandaleux couplets de 8 vers chacun concernant, Mme Dussert-Doche, Marie Dorval, Laure Cinti-Damoreau, Léontine (?), Rosine Stolz, Virginie Déjazet et Adolphe Laferrière, Clara Fontaine, Elisa Boisgontier, George (sand ?), María-Felicia García (la Malibran) et Alfred de Musset, Élise Sergent (la Pomaré), Céleste Vénard (Mogador), Paméla Rigolo, Mlle lousia, Anna Cizos (Anna Chéri), d’Albret, Mlle Maria, Adeline Corniquet (Adeline Chouchou), Irma Valmont, Jenny Colon et Gérard de Nerval, Lola Montés, Joséphine (?).

En voici un :

Ce que veut Mogador,
La Reine de Mabile,
C’est un fouteur habile,
Pour foutre son con d’or ;
Dans sa fauve toison,
Au milieu de sa cuisse,
Un vit de fer qui puisse
Remplir, entier, son con !!!

Le Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle (à l'enseigne des sept péchés capitaux (Rome) [Bruxelles: Poulet-Malassis, 1864]) présente dix couplets de ladite chanson sous le nom de « Portraits de femmes » (pp. 175-178) et l'attribue à Joachim Duflot. Ces dix couplets concernent respectivement Doche, Dorval, Damoreau, Léontine, Stoltz, Déjazet, Grisi, Boisgontier, Hermione et Clarisse. 7 couplets apparaissent ici (Doche, Dorval, Damoreau, Léontine, Stoltz, Déjazet, et Boisgontier) mais avec des variantes. Les trois autres concernant Grisi, Hermione et Clarisse sont absents. L'« Appendice au Panasse satyrique » publié dans le Nouveau parnasse satyrique du dix-neuvième siècle (Eleutheropolis: Aux devantures des libraires, Ailleurs dans leurs arrière-boutiques [Bruxelles: Poulet-Malassis], 1866, p. 241) présente 4 autres couplets qui avaient soit-disant été oubliés lors de la transcription de la pièce. Ils concernent Rachel, Ozy, Doze et George. Ils n'apparaissent pas ici. 17 des couplets de la présente chanson nous semblent donc inédits.

Antoine Adam dans ses notes sur Les fleurs du mal, (Paris, Classiques Garnier, 1961) raconte que vers 1845, circulait un autre poème du genre, « Les lesbiennes de Paris » où « d’années en années, des strophes nouvelles y ajoutèrent les noms des comédiennes les plus fameuses. » Il précise qu’on y faisait référence notamment à Mme Stolz déjà présentée ici sous les traits d’une lesbienne (« avec fureur s’adonne au culte de Sappho »), mais aussi à Marie Dorval, Georges Sand, Élise Sergent (déjà présentes ici aussi), Jeanne Duval, Louise Colet ou encore à la princesse Belgiojoso. « Les lesbiennes de Paris » apparait à la suite de « Portraits de femmes » dans Le Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle (pp. 178-185), l'éditeur précise : « Cette chanson célèbre est restée sur le métier de 1845 à 1863 et, sans préjudicier à la vérité du fonds, un nom chaque année a pu y pousser l'autre. Nous donnons toutes les variantes que nous avons pu recueillir »

Il en allait ici clairement de même !

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