ARNOULT - Vers, pensées, écrits de Pierre-Auguste Arnoult

ARNOULT (Pierre-Auguste)
Vers, pensées, écrits de Pierre-Auguste Arnoult
In-8° (223 x 143 mm) 216 pp. manuscrites à l'encre brune, numérotées de 1 à 234 (pp. 14-15, 27-28, 73-74, 102-103, 213 à 218 et 231-232 manquantes), demi basane-verte, dos lisse orné de filets au titre "VERS, PENSÉES / ÉCRITS, / DE / PIERRE-AUGUSTE / Arnout / 1847"
Valenciennes, Colmart, [vers 1852, date indiquée pour les dernières pièces]

Manuscrit de poésie et de fragments autobiographiques, en partie inédit, illustré de 30 dessins et caricatures à la plume rehaussés à l'aquarelle, dont 2 inachevés, 1 rapporté et contrecollé, et 3 facétieusement signés Henry Monnier (un ancien propriétaire note sur le contreplat supérieur « Tous les croquis qui décorent les pages de ce manuscrit sont de l'auteur. La signature H. Monnier qui se lit sur certains d'eux est une imposture »).

Sur la centaine de pièces que compte le manuscrit, une quarantaine semble être autographe et inédite : chansons bachiques, romances, odes à Napoléon ou à Béranger, fragments autobiographiques en vers, réflexions sur la politique (Arnoult donne notamment son opinion sur les Journées de Juin ou sur l'emprisonnement de l'Emir Abd-el-Kader). Quelques poèmes et épigrammes inachevés témoignent de son travail.
Mais Arnoult, ne citant que rarement ses sources, emprunte (dans des poèmes à sa mère, à son épouse, à sa belle-soeur, à ses collègues et à ses "amies") aux chansons populaires et aux écrits de Marc-Antoine Désaugiers, Jean Reboul, Jean-Stanislas Andrieux, Arsène Houssaye, Jean-Joseph Basile Vaissiere, César Guillaume de Luzerne, Jean Baptiste de Grécourt, Louise Labé, Alexandre Dumas, Alexandre Barginet, Charles-Pierre Colardeau, Jean Le Rond d'Alembert, Antoine Bertin, Jean François Ducis... En outre, Arnoult puise fréquemment ses vers dans les pièces anonymes d'un keepsake, Le Parnasse du sentiment (Paris : Delauney et Lefuel, s. d.). Souvent cités telles quelles, ses sources sont parfois remaniées pour inclure le nom d'Arnoult ou celui des destinataires de ses "envois".

Un précédant propriétaire du manuscrit, intrigué, fit paraître une demande de renseignements sur l'auteur dans L'intermédiaire des chercheurs et curieux (février 1936). Une copie de l'annonce est apposée au contreplat supérieur, avec la menton manuscrite « aucune réponse n'a été faite ».
L'auteur/scripteur nous révèle en tous cas quelques informations sur son identité. « Le charmant, l'intéressant et surtout, bien calme Pierre-Auguste Arnoult est né le 14 janvier 1788. Jour de joie ! de bonheur ! d'ivresse ! pour sa bonne et estimable petite Maman, Marianne Denesson, épouse en 2de noce de l'irritable et fougueux Jean Baptiste Benoist Arnoult » (p. 55) Une notice parue à sa mort nous en apprend davantage : « ex-capitaine-commandant de Hussards , chevalier de la légion d'honneur, de St Henri de Saxe et de St Ferdinand d'Espagne, époux de Hortense JACQUEMIN- BLANQUET, mort le 2 avril 1856 , à l'âge de 68 ans. » (in Société d'études de la Province de Cambrai, Lille. 1936. Vol. 26, p. 516). En 1813, à Mersbourg, Pierre-Auguste Arnoult, avec ses camarades, résista aux attaques de plus de 2000 soldats, alors même que son chef de bataillon avait déserté son poste. C'est cet acte de bravoure qui lui valut d'être décoré de la Légion d'honneur. Napoléon aurait commenté : « J'ignorais que mes commissaires des guerres fissent le coup de sabre. » (Biographie universelle et portative des contemporains [...] Paris : F. G. Levrault, 1834.  vol. 1, p. 143)

Frottements notamment aux mors et coins. Quelques petits trous aux dessins dûs à l'acidité d'un excès d'encre, manque angulaire (quelques mots emportés) à la p. 22, restauration papier ancienne à la p. 45.